
Allié déclaré d’Israël depuis la normalisation et les accords d’Abraham en 2020, le Maroc se retrouve en mauvaise posture après la dernière vague de reconnaissances de l’État de Palestine, au même titre que les autres pays arabes qui entretiennent des relations avec Tel-Aviv.
Preuve que le Maroc tente, toute honte bue, de coller à la vague au moment l’isolement international d’Israël et de ses proches alliés s’accentue, la visite d’une délégation de son ambassade en France, conduite par l’ambassadrice Samira Sitail, au siège de la représentation de la Palestine à Paris.
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À l’ONU, le Maroc évite soigneusement de citer Israël
Comme si le royaume n’était pas l’un des principaux soutiens d’Israël, ne serait-ce qu’en renflouant son industrie militaire en milliards de dollars, la délégation a posé avec les représentants palestiniens et l’image est largement relayée pour entretenir l’illusion d’un soutien à la cause palestinienne.
Dans le même temps, le Premier ministre Aziz Akhannouch est allé plaider la solution à deux Etats, décidément en vogue, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU. Akhannouch a prononcé un discours au nom du roi Mohamed VI qu’il n’a pas manqué de présenter comme le “président du comité Al Qods”.
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Dans son long, le chef du gouvernement marocain a dénoncé timidement les agressions israéliennes contre le Qatar, la Syrie et le Liban. Il a cité Israël une seule fois, mais rien sur le génocide en cours à Gaza et le blocus inhumain imposé par le gouvernement de Benyamin Netanyahu aux Gazaouis, ni sur les menaces de ce dernier d’annexer la Cisjordanie occupée.
Tout en accentuant sa coopération militaire avec Israël, le Maroc a beaucoup joué sur ce titre du roi pour faire croire à son soutien à la Palestine au moment où la population de Gaza subit un génocide et alors que les Marocains manifestaient contre la normalisation.
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Un discours qui ne trompe personne
Un discours qui ne trompe personne toutefois : le royaume a bien assumé publiquement des contrats d’achat d’armes israéliennes au moment où des États européens, comme l’Espagne, ont cessé leurs livraisons à Israël.
Depuis le début de la guerre à Gaza, le Maroc s’est gardé de critiquer son allié israélien, pourtant accusé de génocide des Palestiniens. Tout en le ménageant, le royaume avec sa diplomatie à dossier unique qui est celui du Sahara occidental a maintenu et renforcé sa coopération militaire avec Israël, et a relégué la question palestinienne au seconde de ses priorités stratégiques.