Après une semaine de fortes tensions sur la semoule, l’Office national interprofessionnel des céréales (ONIC) s’est enfin résolu à distribuer des quantités supplémentaires de blé aux minoteries pour faire face à la forte demande sur ce produit de large consommation.

À Blida, la wilaya la plus touchée par le coronavirus Covid-19, la Coopération des céréales et légumes secs (CCLS) a donné la possibilité aux minoteries de la région de prélever le quota de dix jours en une seule fois.

« Avant la crise, la distribution du quota de dix jours était répartie sur les jours ouvrables. Désormais, les minoteries ont la possibilité de prendre toute la quantité le premier jour ouvrable, ce qui va leur permettre d’augmenter leur production de semoule afin de satisfaire la demande qui a très fortement augmenté ces derniers jours, en raison des achats massifs effectués par les citoyens qui sont inquiets des conséquences de la crise du coronavirus sur l’approvisionnement du marché », explique un producteur de semoule et de pâtes alimentaires.

À l’Est du pays, la même démarche a été adoptée par la CCLS de Constantine qui a décidé d’approvisionner les minoteries de Constantine, Guelma et Batna en quantités supplémentaires de semoule pour rééquilibrer le marché, où la demande dépasse largement l’offre. Ces quantités de blé, qui représentent cinq jours de consommation, ont été accordées par anticipation aux minoteries. « Ces quantités sont accordées uniquement pour produire de la semoule », a précisé le directeur des services agricoles de Constantine, à l’ENTV.

Mercredi, l’ONIC a indiqué qu’il fournira une avance sur approvisionnement au profit du groupe public « Agrodiv » et de la minoterie privée « Moulins du Dahra » dans la wilaya d’Ain Defla, pour répondre à la forte demande sur la semoule et la farine.

« Cette avance sur approvisionnement intervient à l’effet d’absorber la forte demande sur ces deux produits et permettre au Groupe Agrodiv et à la minoterie privée de satisfaire la demande des consommateurs, avec possibilité de fournir d’autres avances en cas de besoin », avait précisé le directeur général de l’ONIC, Abderrahmane Bouchehda.

Toutefois, l’impact des mesures prises par l’ONIC pour faire face à la pénurie de semoule risque d’être limité en raison de la très forte demande sur ce produit.

« Nous avons une demande équivalente à deux mois de production. Pour la satisfaire, il faut des quantités équivalentes de blé », explique le même producteur.