L’Algérie fait face actuellement à une pénurie de médicaments « très souvent essentiels et vitaux », alerte le président de l’Ordre des pharmaciens d’officine le Dr Abdelkrim Touahria.
Il affirme que de plus en plus de médicaments sont en rupture dans les pharmacies en Algérie.
De l’endocrinologie à l’ophtalmologie, en passant par l’hypertension, la rhumatologie, la psychiatrie et la thyroïde, la dermatologie à la gynécologie : toutes les sphères thérapeutiques sont presque touchées par cette pénurie, souligne Dr Touahria dans une déclaration à TSA.
« Nous sommes devant un désarroi », s’étrangle le président du Conseil de l’ordre des pharmaciens d’officine, en affirmant que quotidiennement les pharmaciens d’officine voient arriver des malades qui sont « en manque de médicaments, très souvent essentiels et vitaux ».
Le Dr Touahria interpelle les pouvoirs publics en proposant débattre de cette question lancinante autour d’une table afin de trouver une solution à ces ruptures qui, selon lui, « n’ont que trop duré ».
Médicaments aux propriétés psychotropes : Nouveau report du décret
Le président du conseil de l’ordre des pharmaciens d’officine rebondit sur un autre dossier qui n’est pas moins urgent : le décret régissant les modalités de prescription et de dispensation des médicaments qui ont des propriétés psychotropes, dont l’entrée en vigueur était prévue le 3 novembre prochain.
Le texte a suscité une controverse tant chez les syndicats des pharmaciens d’officine qu’auprès des médecins psychiatres, qui ont appelé à son report, hormis le Snapo qui s’est dit favorable.
Un accord a finalement été obtenu avec les autorités sanitaires pour reporter une seconde fois l’entrée en vigueur dudit décret à une date ultérieure que le conseil de l’ordre des pharmaciens communiquera en temps voulu ainsi que les détails concernant ce dossier.
Ce deuxième report obtenu après plusieurs séances de travail entre l’ordre des pharmaciens avec le ministre de l’Industrie pharmaceutique, le ministre de la Santé et la Direction générale de la pharmacie (DGH), est justifié, d’après le Dr Touahria.
« L’argument principal qui nous pousse à demander encore une fois le report c’est la non-publication de l’arrêté sur la liste des médicaments (autorisés). La classification de 2015 n’a jamais posé problème ni pour les pharmaciens d’officine, ni pour les prescripteurs ou les patients. Ce sont des médicaments que nous gérons très bien et avec aisance », argue le Dr Touahria.
Selon lui, les médicaments qui posent problème et à cause desquels « beaucoup de confrères et de consœurs sont derrière les barreaux », ce sont ceux « détournés de leur usage ». « C’est pourquoi nous insistons, et cela dans l’intérêt du pharmacien, du médecin et surtout du patient, pour que cette liste des médicaments autorisés soit publiée pour qu’on puisse travailler dans la sécurité la plus totale », réclame le Dr Touahria.