L’Algérie tire l’essentiel de ses recettes en devises de ses exportations de gaz et de pétrole. Pour cette année 2022, les prévisions tablent sur des recettes de 50 à 54 milliards de dollars de recettes, selon les estimations.
L’Algérie produit actuellement un peu plus d’un million de baril/jour, soit 360 millions de barils par an. Au vu de la taille de ses réserves, combien de temps ce rythme de production peut-il être tenu ?
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Se basant sur les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et de l’administration américaine de l’information sur l’énergie (EIA), le site spécialisé en finance, Insister Monkey, a dressé l’estimation des réserves prouvées dans le monde et le temps qu’il reste pour cette énergie si les niveaux de consommation actuels, soit 97 millions de barils/jour, sont maintenus.
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La demande mondiale de pétrole a doublé en un peu moins de 50 ans, passant de 2,3 millions de tonnes en 1971 à 4,6 millions en 2019. Les États-Unis consomment à eux seuls 1/5 de la production mondiale, 19,8 millions de barils par jour, soit plus que la consommation cumulée des deux autres gros pays consommateurs, la Chine et l’Inde (19,55 millions de barils à eux deux), selon les chiffres de l’AIE. Les réserves mondiales globales sont, elles, estimées à 1557 milliards de barils.
Les réserves mondiales de pétrole pourraient s’épuiser dans 50 ans
De ces statistiques, il ressort que l’Algérie, qui vit principalement de l’exportation des hydrocarbures, n’est pas ce qu’on peut appeler un grand pays pétrolier.
Elle n’arrive qu’à la 16e place mondiale en termes de réserves prouvées, avec 12,2 milliards de barils. Le classement est dominé par le Venezuela dont le sous-sol recèle de 303,8 milliards de barils.
Dans le top 5 mondial, on retrouve également l’Irak (145 milliards de barils), le Canada (170,3 milliards), l’Iran (208,6 milliards) et l’Arabie saoudite avec 258,6 milliards de barils. Les États-Unis ne sont que 10es (47 milliards de barils) et la Russie 6e (108 milliards de barils).
En Afrique, l’Algérie détient les troisièmes réserves, derrière la Libye et le Nigeria (48,3 et 36,8 milliards de barils respectivement).
Insider Monkey écrit que l’Algérie tire des hydrocarbures plus de 90 % de ses recettes d’exportation. Elle a exporté en novembre dernier 1,02 million de barils de pétrole par jour.
« Aussi omniprésentes soient-elles, les réserves mondiales de pétrole ne sont pas infinies », souligne le site. D’autant plus que, ajoute-t-il, avec les économies émergentes de l’Inde et de la Chine, la demande mondiale de pétrole n’a cessé d’augmenter au cours des deux dernières décennies.
Selon l’AIE, les réserves de pétrole actuelles sont suffisantes pour durer seulement 38 ans.
Le site signale une autre estimation, faite par BP en 2013, qui prévoyait que les réserves prouvées de pétrole dans le monde ne dureraient que 53 ans (à compter de 2013), c’est-à-dire ce que tout le pétrole du monde pourrait s’épuiser, en théorie, en 2066.
Insider Monkey fait sa propre estimation. En divisant le chiffre des réserves globales, 1757 milliards de barils, par celui de la consommation mondiale qui est de 87 millions de barils/jour, le site arrive à la conclusion que les réserves de pétrole actuelles devraient durer encore 50 ans.