Économie

Pétrole : des perspectives moins pessimistes, mais des incertitudes demeurent

Le cours du baril de Brent, pétrole de référence pour le Sahara Blend algérien, s’établissait ce jeudi matin aux alentours de 30 dollars, une hausse de plus de 2% par rapport au prix de clôture la veille porté par les annonces de l’Opep et l’AIE sur les capacités du marché à faire face à la baisse historique de la demande, rapportent plusieurs médias.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a annoncé mercredi baisser une nouvelle fois sa prévision de la demande mondiale de pétrole pour cette année en raison de la pandémie de coronavirus qui a plongé l’économie en crise, estimant toutefois que l’accord « historique » de réduction de la production décidée par l’Opep+ commence à porter ses fruits.

L’Opep prévoit ainsi pour 2020 une baisse de la demande mondiale de 9,07 millions de barils par jour, soit environ 9,1% contre une prévision de baisse de 6,85 millions dans son précédent rapport mensuel. « Les ajustements rapides de l’offre pour remédier au déséquilibre aigu actuel du marché mondial du pétrole montrent déjà des signes positifs, le rééquilibrage devant s’accélérer au cours des prochains trimestres », indique le cartel dans son rapport.

« Pour 2020, l’offre de pétrole non-Opep est révisée à la baisse de presque 2 millions de barils par jour par rapport à la projection précédente, et il est maintenant prévu qu’elle décline de 3,5 mbj », fait également savoir l’Opep.

En parallèle, l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a annoncé ce jeudi avoir revu en légère hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour cette année. La demande devrait ainsi diminuer de 8,6 millions de barils par jour selon le rapport mensuel de l’organisation internationale, un chiffre relevé de 690.000 par rapport au mois dernier lorsqu’il était projeté une baisse de 9,3 millions de barils journaliers.

« Les entreprises commencent à rouvrir progressivement et les gens retournent au travail, ce qui va stimuler la demande de pétrole », indique l’AIE.

Toutefois, des incertitudes « majeures » demeurent, selon l’AIE. « L’activité économique entame une reprise graduelle mais fragile. Des incertitudes majeures persistent toutefois. La plus importante tient à la question de savoir si les gouvernements peuvent assouplir les mesures de confinement sans provoquer une résurgence de l’épidémie de COVID-19 », explique l’AIE dans son rapport.

« C’est du côté de l’offre que les forces du marché ont démontré leur puissance et ont montré que la douleur de la baisse des prix touche tous les producteurs… Nous assistons à des réductions massives dans des pays non signataires de l’accord OPEP+ et plus rapidement que prévu », se félicite l’AIE.

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