Économie

Pétrole : l’accord historique sur la baisse de production sauvé

L’accord « historique » conclu jeudi soir entre les membres de l’Opep+ et plusieurs autres pays producteurs a été débloqué ce vendredi après d’âpres négociations entre les États-Unis et le Mexique.

Donald Trump a confirmé ce vendredi que les États-Unis ont accepté d’aider le Mexique à atteindre son quota de réduction de la production de pétrole pour arriver à un accord mondial des pays producteurs et freiner la chute des prix, rapporte l’agence AFP.

« Le président Trump a déclaré que les États-Unis s’engageaient à baisser de 250.000 bpj, en plus de ce qu’ils vont faire, pour le Mexique, afin de compenser », a déclaré le président mexicain, cité par Reuters.

Après treize heures d’âpres négociations en visioconférence, les pays producteurs avaient abouti à un accord qualifié d’ « historique » prévoyant une réduction de 10 millions de barils par jour, soit 10% de la production journalière mondiale en 2019.

Mais l’accord était conditionné à l’adhésion du Mexique. « Les 6 dernières heures de cette réunion-marathon ont été consacrées à tenter de convaincre la ministre mexicaine de l’Énergie d’accepter de réduire la production de 400.000 barils par jour, ce qui correspond à la « juste part’ (-23%, comme tous les autres membres de la coalition) que devait supporter le pays qui pompe près de 2 millions de barils par jour. Puis à tenter de répartir ces 400.000 barils parmi les autres pays membres, après que le Mexique a brusquement quitté la table des négociations », relate le site spécialisé Trading Sat.

« Concrètement, le Mexique ne voulait réduire sa production que de 100.000 barils par jour et était en désaccord sur la base à partir de laquelle effectuer cette réduction. Le pays, qui a multiplié les investissements pétroliers ces dernières années, voulait partir d’un niveau de production plus élevé que son niveau réel. Ce qui lui permettrait, en réalité, de pomper autant de pétrole qu’aujourd’hui. Il a fini par accepter le compromis proposé ce vendredi par Donald Trump.

L’accord, conclu jeudi soir, prévoit une baisse de l’offre de 10 millions de barils par jour, soit environ 10% de la production mondiale. Dans le détail, l’Arabie saoudite et la Russie auraient consenti à réduire de 22% leur production sur la base de ces 11 mb/j, ce qui correspond à une coupe de 2,4 mb/j chacun. Les deux poids lourds du marché vont donc supporter à eux seuls près de la moitié du total des coupes convenues.

Le reste doit être réparti proportionnellement entre les autres pays membres de l’entente. Cette diminution de l’offre doit entrer en vigueur début mai et se prolonger jusqu’à fin juin. Ensuite, la baisse de la production ne sera plus que 8 millions de barils jusqu’à la fin de l’année. Puis de 6 millions de barils entre janvier 2021 et fin avril 2022.

« Une telle entente entre pays producteurs n’est jamais arrivée depuis la création de l’Opep en 1960 », a affirmé Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques, cité par Ouest-France.

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