L’Arabie saoudite garde ses options ouvertes dans un contexte où la reprise des cours du pétrole demeure incertaine à cause de la pandémie du coronavirus, ouvrant la voie à une période à venir potentiellement volatile, rapporte le Financial Times.
Les cours du pétrole ont chuté au début du mois en cours après que les acteurs du marché aient affiché des craintes d’une nouvelle vague de « reconfinements » visant à endiguer la pandémie qui aurait comme conséquence de porter un coup dur sur la reprise de la consommation pétrolière.
Les investisseurs sur les marchés pétroliers internationaux aspirent notamment à la clarté quant à une future modification des plans d’approvisionnement du groupe Opep+, rassemblant l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des pays alliés non membres, principalement la Russie.
Mais l’Arabie saoudite, leader de facto de l’Opep en vertu de son statut de plus grand producteur du cartel, hésite pour l’heure à prendre des engagements sur de nouvelles mesures pour soutenir le marché pétrolier.
« Quiconque pense avoir un mot de ma part sur ce que nous allons faire ensuite, vit absolument à La La Land », a indiqué dans ce cadre le prince Abdulaziz bin Salman, ministre de l’Énergie saoudien, cité par le Financial Times.
Les analystes interrogés par Financial Times estiment dans ce contexte que le manque de visibilité sur la trajectoire du marché montre que le plus grand exportateur mondial de pétrole veut garder une marge de manœuvre dans ses choix, allant d’une application plus stricte de l’accord de réduction historique décidé plus tôt cette année par l’Opep+ à des promesses de restrictions des productions encore plus strictes.
« L’incertitude créée par la Covid-19 montre peu de signes d’accalmie », estime l’Agence internationale de l’énergie (AIE), notant que l’hiver dans l’hémisphère nord rendra la trajectoire du coronavirus difficile à anticiper.
Dans ce contexte, le ministre de l’Énergie saoudien a promis la semaine dernière une approche « proactive et préventive » pour faire face à toute éventualité. En attendant, l’Arabie saoudite tente de « remettre de l’ordre dans la maison de l’Opep » en critiquant publiquement les pays n’ayant pas respecté les termes de l’accord de réduction de la production décidé d’avril.
« Si tout le monde respecte sa part des réductions maintenant, l’Opep+ aura beaucoup plus de flexibilité pour ajuster sa politique en cas de besoin à l’avenir », a avancé Bassam Fattouh de l’Oxford Institute of Energy Studies, cité par Financial Times.
« Le rythme de la reprise du marché pétrolier s’est ralenti et l’Arabie saoudite veut être prête à ajuster sa politique en cas de besoin », a indiqué quant à lui Giovanni Staunovo, analyste auprès d’UBS Wealth Management. « Nous ne savons pas comment le monde va évoluer », conclut-il.