Économie

Pétrole : vers un retour du baril à 100 dollars ?

Goldman Sachs et JPMorgan Chase ont affiché de l’optimisme quant à au rebond des marchés pétroliers internationaux.

Les deux banques américaines prédisent un prochain « supercycle » pour le pétrole avec un retour du baril à 100 dollars tandis que le monde revient à la normale après la pandémie du coronavirus, rapporte ce mardi le site OilPrice.

Les prédictions optimistes de ces deux banques s’appuient sur l’éventualité que la demande pétrolière augmente de 1,4 million de barils par jour après avoir chuté de 10 millions de barils journaliers en 2020 en raison de la pandémie du coronavirus, qui a paralysé l’économie mondiale.

« Nous allons manquer de pétrole avant de ne plus en avoir besoin dans les années à venir », a déclaré dans ce cadre Christyan Malek, directeur du département pétrole et du gaz au sein de JPMorgan cité par le Financial Times, ajoutant « Nous pourrions voir le pétrole atteindre, voire dépasser, 100 dollars le baril. »

Au cœur de l’optimisme des deux banques américaines réside la perspective d’un plan de relance de l’économie américaine comprenant des chèques destinés aux catégories les plus modestes de la population.

Selon Goldman Sachs, ce plan va créer « une consommation significative et intensive de brut » puisque ces catégories de la population ne roulent pas en voitures électriques mais en voitures avec moteur à combustion.

« Ce type de stimulus visant les revenus des classes moyennes et inférieures [ménages] crée une consommation importante et intensive en produits de base, car ils ont une propension beaucoup plus élevée à consommer », explique Jeffrey Currie, analyste au sein de la banque d’investissement américaine. « Ces gens ne roulent pas en Tesla. Ils conduisent des SUV », affirme M. Currie.

Tout le monde ne partage cependant pas l’optimisme quant à l’éventualité d’un retour du pétrole à 100 dollars le baril. Le spécialiste Arjun Murti, qui avait prédit le dernier « supercycle » du pétrole entre 2008 et 2014, a estimé pour sa part que les prédictions actuelles sont « prématurées », bien que possibles.

« Il y a encore des obstacles à franchir, mais beaucoup de choses seront décidées par la force de la demande », a affirmé M. Murti.

Dans ce contexte, une hausse de la demande pétrolière de l’ordre d’un demi-million de barils journaliers ne saurait permettre l’avènement à nouveau d’un baril à 100 dollars.

Les plus lus