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Polémique après l’organisation du rallye automobile Dakar en Arabie saoudite

Polémique après l’organisation du rallye automobile Dakar en Arabie saoudite

Le rallye automobile « Dakar » a débuté ce dimanche 5 janvier pour la première fois en Arabie saoudite, qui accueillera en intégralité l’édition 2020 de ce célèbre rallye. Le choix de ce pays du Moyen-Orient a cependant provoqué la polémique, plusieurs parties dénonçant l’organisation du rallye comme étant une opération de propagande en faveur du régime saoudien.

Organisé par la société française Amaury Sport Organisation (ASO), l’édition 2020 du rallye a été critiquée par plusieurs ONG à l’image de Human Rights Watch, qui a dénoncé une « opération de communication et de diversion visant à faire oublier les crimes du régime », rapporte France 24.

Human Rights Watch et plusieurs organisations de défense des droits humains, dont la Fédération internationale des ligues des droits humains (FIDH), ont notamment interpellé ASO, France Télévisions qui diffuse le rallye, et plus largement l’ensemble des pilotes et spectateurs du Dakar, pour leur demander de « ne pas se laisser aveugler par le spectacle sportif » et que la course ne soit pas « une tribune offerte à l’Arabie saoudite pour redorer son image et faire oublier ses crimes ».

L’activiste saoudien Yahia Assiri, de l’ONG Al Qst, a également interpellé Amaury Sport Organisation les participants du rallye. « Nous leur demandons de ne pas se vendre aux dirigeants saoudiens, de ne pas se laisser utiliser pour masquer les violations des droits de l’homme. Nous travaillons dur pour documenter ces violations. Des gens souffrent en prison, des gens souffrent au Yémen », a-t-il plaidé dans des propos rapportés par RFI.

« Je suis convaincu que si la communauté du Dakar se mobilise, cela aura un effet. Aujourd’hui, les autorités saoudiennes ont lancé le projecteur sur cette caravane, qui va parcourir les déserts et les dunes de sable somptueuses ; si cette communauté se mobilise sur la question des droits humains, je suis persuadé que les autorités seront forcées de reculer là-dessus », a quant à lui estimé Antoine Madelin de la Fédération internationale des droits de l’homme, cité par la même source.

« Aujourd’hui, des femmes sont en prison en Arabie saoudite, parce qu’elles ont demandé le droit de pouvoir conduire, simplement pour ça. Ceci concerne l’ensemble de conductrices et des conducteurs du Dakar », a affirmé Antoine Madelin. « Les entreprises françaises, Amaury, tout comme le principal média de l’évènement, France Télévisions, apparaissent soit comme les premières victimes de la propagande saoudienne, soit comme les complices de cette propagande », a-t-il tranché.

« Si vous voulez que les gens voient qui vous êtes vraiment, vous les invitez chez vous », s’est pour sa part expliqué le Prince Khalid bin Sultan Al-Faisal, président de la Fédération saoudienne de sports automobiles, cité par Le Figaro.

Le député français Régis Juanico a de son côté critiqué dans une tribune publiée sur le JDD l’organisation d’un nouvel événement sportif international par « la pétromonarchie saoudienne » : « De la même manière que j’ai critiqué l’attribution de l’organisation des Mondiaux d’athlétisme ou de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, il me semble nécessaire de dénoncer la tenue du rallye Dakar en Arabie ­saoudite », a dénoncé le député français. « Le sport véhicule des valeurs fortes : vivre ensemble, tolérance, égalité. On ne peut bafouer ces valeurs au profit de simples enjeux financiers et commerciaux. Encore moins quand le pays hôte ne respecte pas les droits humains », a-t-il estimé en outre.

« Ces dernières années, l’Arabie saoudite s’est lancée dans une vaste campagne d’achats et de financement d’évènements sportifs et culturels. Depuis le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, elle inonde le monde du sport de ses dollars. Elle suit en cela le modèle des Émirats arabes unis et du Qatar, organisateur de la Coupe du monde 2022 de football », dénoncent la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH) dans un document cité par Médiapart, révélant que le montant du contrat conclu pour cinq ans par ASO avec Riyad s’élèverait à 80 millions de dollars.

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