L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) continue de collectionner les monopoles. Après les importations de céréales, de légumes secs et de riz, cet organisme public vient d’être choisi comme fournisseur exclusif de ces trois derniers produits aux cités universitaires algériennes.
L’annonce a été faite mardi 15 août dans un communiqué de l’Office national des œuvres universitaires (Onou) citant une instruction du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Kamel Baddari.
Le directeur général de l’Onou a instruit les directeurs des œuvres universitaires à travers le territoire national de prendre les mesures nécessaires pour l’approvisionnement des cités universitaires auprès de l’office nationale interprofessionnel des céréales.
L’OAIC aura la mission d’approvisionner les cités et les restaurants universitaires « tout au long de l’année » afin de couvrir « la grande consommation dans la restauration universitaire« , ajoute le communiqué de l’ONOU.
L’accord signé entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et l’office algérien interprofessionnel des céréales vise à « rationaliser les dépenses« , à « améliorer la qualité des repas servis aux étudiants« , selon le communiqué.
Depuis janvier 2023, l’OAIC détient le monopole sur l’importation des légumes secs et du riz en Algérie en vertu d’une décision du ministère du Commerce et de la promotion des exportations.
Néanmoins, les récentes perturbations dans le marché des légumes secs sont venues remettre en cause l’efficacité de cette décision.
Les prix du riz, des haricots et des lentilles ont dépassé les 400 dinars le kilogramme en plein été, une période où ils sont moins consommés par les Algériens.
L’octroi à l’OAIC du monopole sur l’importation des légumes secs et sur l’approvisionnement des cités et restaurants universitaires suscite aussi des critiques. Le député FLN Ahmed Rabhi a exprimé son désaccord avec cette décision.
Monopole : un député FLN s’en prend à l’OAIC
Dans un texte sur sa page Facebook, Ahmed Rabhi a énuméré ce qu’il estime être des défaillances chez l’OAIC le qualifiant d' »office en souffrance« .
« C’est un office qui est géré par un intérimaire, plusieurs de ses cadres sont sous le coup de poursuites judiciaires. Nous nous sommes adressés par écrit au ministère de tutelle, celui de l’agriculture, mais en vain« , a-t-il regretté.
Pour le parlementaire, le gouvernement aurait mieux fait de trouver d’autres mécanismes « plus efficaces« , « plus rationnels économiquement » et « qui profitent au pays » au lieu d’octroyer des monopoles à l’OAIC.
L’OAIC a un énorme défi à relever pour approvisionner le marché de sorte à éviter les perturbations qui se répercutent sur le pouvoir d’achat des Algériens et fournir les cités universitaires en légumes secs et en riz.
Le ministère de l’Agriculture dément les difficultés de l’OAIC
Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture et du développement rural a répondu ce jeudi 17 août aux critiques visant l’Office algérien des céréales. Il a nié l’existence de « lenteurs dans l’approvisionnement du marché national » de la part de l’OAIC.
Ces déclarations sont « fausses » et « participent à créer une situation de tension inacceptable« , ajoute le ministère de l’Agriculture.
Le ministère s’est voulu rassurant en affirmant que le monopole public dispose de « quantités considérables de légumes secs et de riz » avec un stock de « régulation » et un autre de « réserve« .
La vente aux opérateurs économiques et industriels, aux grossistes, aux détaillants est libre et se fait selon la demande, indique le ministère.
« L’OAIC garantit actuellement avec ses capacités et ses moyens la couverture de la demande sur les légumes secs et du riz aisément à travers le territoire national« , conclut le ministère de l’Agriculture.