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Pour protéger nos propres populations et économies du Covid-19, le monde doit travailler ensemble

Pour protéger nos propres populations et économies du Covid-19, le monde doit travailler ensemble

Le monde est en état de choc. Covid-19 ne respecte aucune frontière. D’autres crises mondiales existent, comme le changement climatique, mais cette pandémie constitue une menace plus immédiate pour notre santé et nos vies.

Alors que le virus se propage à travers le globe, son développement désastreux, ses conséquences économiques et humanitaires sont de plus en plus apparentes. L’expérience d’autres maladies infectieuses telles que le VIH et Ebola montre que les problèmes sociétaux sous-jacents – notamment les inégalités, la pauvreté et les conflits – aggravent la situation.

L’impact se fait déjà sentir et va s’approfondir. Les pays pauvres et fragiles seront les plus durement touchés en raison de leurs systèmes de santé. Les femmes, en particulier, seront confrontées à de plus grandes pressions financières, sociales et sanitaires et à un risque accru de violence.

Mais notre motivation à cet égard va au-delà de la solidarité avec les économies moins développées. Une action mondiale sur Covid-19 est indispensable si nous voulons protéger nos propres populations et économies. Nous devons faire face à nos propres situations nationales, mais il est primordial que nous nous engagions également dans la réponse mondiale et multilatérale. La faiblesse des systèmes de santé des pays en voie de développement est l’un des plus grands risques pour la propagation mondiale du virus.

Pour accroitre notre impact, tant financier que sur le terrain, une coopération étroite entre nous tous – tant les Etats membres de l’UE que les Etats non membres de l’UE – est cruciale. C’est pourquoi tous les partenaires internationaux, y compris l’ONU et ses agences, devraient faire tout leur possible pour aider à lutter contre la pandémie, à atténuer ses conséquences, et à renforcer les préparatifs pour améliorer nos chances de rétablissement.

Nous donnerons la priorité à l’action dans les domaines suivants :

La réponse immédiate

Une réponse forte, coordonnée et précoce aidant les pays les plus vulnérables est essentielle. Soutenir le système multilatéral et les partenaires de première ligne par le biais d’un financement de base est l’un des moyens les plus efficaces pour y parvenir. Nous soutenons pleinement l’Organisation Mondiale de la Santé dans son rôle de leader mondial et de coordinateur de la réponse Covid-19 liée à la santé, et reconnaissons l’importance d’autres organisations mondiales de la santé comme Gavi (l’Alliance Globale pour les Vaccins et l’Immunisation), le Fonds mondial et UNITAID. Nous soutenons fortement le plan mondial de réponse humanitaire du Secrétaire Général des Nations Unies pour aider les personnes les plus vulnérables, déjà en pleine crise humanitaire, en particulier les réfugiés et les personnes déplacées.

Des solutions pour tous

Une réponse mondiale efficace doit inclure l’accès à un vaccin, de nouveaux traitements et des tests pour tous. (CEPI) La Coalition pour les Innovations en Préparation aux Epidémies a un rôle clé dans le développement d’un vaccin, tout comme les chercheurs de nos pays respectifs. Nous devons travailler ensemble pour créer un vaccin le plus rapidement possible et le rendre accessible à tous, et pas aux seuls détenteurs de pouvoir d’achat. L’expertise et la portée mondiale de Gavi, l’Alliance des Vaccins, seront essentielles. Nous ne devrions pas négliger de répondre à d’autres problèmes de santé critiques.

Combler les déficits de financement

En collaboration avec l’ONU et d’autres organisations internationales, nous devons déployer rapidement un ensemble de mesures économiques, sanitaires, nutritionnelles et sociales complètes et efficacement coordonnées, et ce, à l’échelle internationale. Nous appelons tous les créanciers officiels à travailler ensemble et avec la Banque Mondiale et le FMI pour étudier la possibilité d’un allégement temporaire du service de la dette sur les remboursements dus par les pays les moins développés et les plus vulnérables. Nous devons engager et mobiliser des ressources supplémentaires au-delà de l’Aide Publique au Développement si nous voulons réellement accroître la résilience des pays au coronavirus. Le secteur privé jouera un rôle essentiel dans la recherche de solutions innovantes et la mobilisation de capitaux pour maintenir le commerce et les chaînes d’approvisionnement en activité, au profit des pays développés tout comme les pays en voie de développement. Cela contribuera à soutenir les économies et, finalement, à les aider à se reconstruire.

Ne laisser personne derrière 

Nous devons nous assurer que les populations les plus touchées obtiennent une aide immédiate pour développer une protection sociale ainsi que des services de santé et de nutrition accessibles et de qualité. Nous comptons en particulier sur l’ONU, la Banque Mondiale et le FMI pour diriger ce dossier. Nous devons protéger les plus vulnérables, y compris les femmes et les filles. L’éducation doit rester une priorité. La reconstitution des ressources de Gavi ultérieurement cette année est également vitale. Nous avons besoin d’une vaccination systématique des millions de personnes touchées par cette pandémie dans les pays les plus pauvres. À plus long terme, nous devons redoubler d’efforts pour améliorer la sécurité sociale et la couverture sanitaire universelle dans le monde.

S’en tenir aux principes

Les enseignements importants et leçons durement apprises de la lutte contre le VIH et le virus Ebola sont clairs: nos efforts et nos réponses doivent être guidés par des principes d’égalité, notamment en matière de genre, d’inclusion, de droits de l’homme et de droit international. Nous nous engageons à défendre ces principes et nous nous attendons à ce que nos partenaires les partagent. Les médias, les activistes, la société civile ainsi que les experts indépendants ont tous un rôle à jouer pour éclairer et enrichir notre action.

Réfuter les fausses histoires

Les pays doivent répondre au Covid-19 chacun à sa manière, mais nous continuerons à plaider en faveur d’une approche ouverte, transparente, responsable et honnête. Nous nous attaquerons aussi vigoureusement à la mauvaise information et à la désinformation, en comptant sur les partenaires internationaux pour qu’ils fassent activement de même.

Mieux Reconstruire

Nous avons une chance de renforcer la sécurité sanitaire mondiale. Investir dans la surveillance épidémiologique dans tous les pays constitue un point de départ évident. Mais ce pourrait aussi être l’occasion de s’éloigner de l’approche actuelle, essentiellement axée sur les maladies et les pathologies, et de faire un premier pas vers une véritable réflexion sur le lien entre une vie saine, des sociétés saines et un environnement sain – ainsi que notre meilleure protection contre les futures pandémies.

Penser dès le début au long terme

Les conséquences socio-économiques de l’épidémie seront dévastatrices. Des millions de personnes ont d’ores et déjà perdu leur emploi. Nous devons saisir cette occasion pour penser à plus long terme, en mettant l’accent sur le climat et la résilience, les emplois verts et l’énergie, une meilleure protection sociale et une meilleure gouvernance. Nous approuvons et appuyons l’appel du Secrétaire Général des Nations Unies en faveur de la stratégie de relance afin de nous maintenir sur la voie du Programme de Développement Durable pour 2030 et de l’accord de Paris sur le changement climatique. Nous nous joignons également à son appel en faveur d’un cessez-le-feu mondial.

Nous nous engageons à œuvrer en faveur de ces objectifs, en utilisant et en mobilisant la volonté politique, le savoir-faire technique et les ressources financières. Nous lançons un appel à tous les pays pour se joindre à cette démarche commune. Combattre cette maladie ensemble est notre seule option.

*Contribution. Anne-Marie Trevelyan est secrétaire d’État au Royaume Uni. Cette pièce a été co-écrite par les Ministres Européens du Développement suivants : Peter Eriksson, de Suède ; Gerd Müller, d’Allemagne; Rasmus Prehn, du Danemark; Ville Skinnari, de Finlande; Gudlaugur Thór Thórdarson, d’Islande; et Dag Inge Ulstein, de Norvège.


Important : Les tribunes publiées sur TSA ont pour but de permettre aux lecteurs de participer au débat. Elles ne reflètent pas la position de la rédaction de notre média.
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