Économie

Pourquoi la Chine lorgne le minerai de fer algérien

L’Entreprise nationale de fer et de l’acier (FERAAL) a signé le 30 mars dernier un mémorandum d’entente avec un consortium de trois entreprises chinoises pour l’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet, dans la wilaya de Tindouf.

Le mémorandum d’entente porte sur la réalisation d’études et de travaux avec la partie chinoise, constituée des entreprises CWE, MCC et Heyday Solar, pour le lancement de ce projet. Le projet d’exploitation de la mine de Gara Djebilet est prévu en trois étapes, allant jusqu’à 2025, qui verront la première production de fer au niveau de la zone exploitée.

Ce mémorandum d’entente a été présenté par le gouvernement algérien comme étant « un accord historique important qui marquera la naissance d’un projet susceptible de relancer l’économie nationale et de concourir au développement du secteur des mines ».

Pour la Chine, ce mémorandum d’entente revêt également une importance stratégique puisqu’il a pour objectif de diversifier ses sources de minerai de fer et réduire ainsi sa dépendance vis-à-vis de l’Australie concernant ce minerai, explique le quotidien chinois Global Times. L’Australie représente 60 % des importations chinoises de minerai de fer.

« Emboitant le pas à la campagne anti-Chine des États-Unis, l’Australie a lancé une série d’attaques féroces contre la Chine. Elle a pris les devants pour imposer une interdiction générale à Huawei, freinant le développement technologique de la Chine, tout en coopérant avec l’ancien président américain Donald Trump dans les accusations, en appelant à une « enquête indépendante » sur l’origine et la propagation de la pandémie Covid-19 », détaille Global Times.

La Chine mise sur l’Afrique pour diversifier ses sources d’approvisionnement

Il a souligné que « même s’il n’y avait pas de frictions entre la Chine et l’Australie, les entreprises chinoises feraient toujours le choix raisonnable en diversifiant leur approvisionnement en matière première clé pour assurer la sécurité ».

L’Algérie fait notamment partie d’une liste de plusieurs pays africains avec qui des sociétés chinoises ont signé des accords en vue d’exploiter le minerai de fer, précise la même source.

Cette dernière rapporte en effet que la République du Congo a signé deux accords miniers avec une société chinoise nommée Sangha Mining pour exploiter le minerai de fer sur des licences que le gouvernement du Congo a retirées aux mineurs australiens l’année dernière.

Avec un investissement d’environ 10 milliards de dollars, Sangha prévoit même de commencer son exploitation en 2023 et de produire à terme plus de 100 millions de tonnes de minerai de fer annuellement.

« Bien que cela soit plus difficile et nécessite plus d’investissements pour exploiter le minerai de fer en Afrique, la diversification rapporte des avantages à long terme en termes de sécurité des ressources », estime dans ce cadre Wang Guoqing, directeur de recherche au Centre de recherche d’information sur l’acier de Beijing Lange, cité par la même source.

 

Les plus lus