Société

Poursuivi pour abus de biens sociaux, Faouzi Lamdaoui, ex-conseiller de François Hollande, relaxé en appel

Actualisé à 13h00. La cour d’appel de Paris a relaxé, mercredi 10 janvier, Faouzi Lamdaoui, ancien conseiller du président de la République François Hollande, traduit devant la justice pour « abus de bien sociaux » dans une affaire qui l’avait conduit à démissionner de son poste à L’Élysée en 2014.

De quoi l’a-t-on accusé ?

Au cœur de ce dossier figure Alpha Distribution, une société de transport. Selon l’accusation, Faouzi Lamdaoui, qui en était officiellement salarié, aurait en réalité été le gérant de fait de l’entreprise, dont le principal client, un laboratoire photographique, représentait 94 % des revenus. M. Lamdaoui était soupçonné d’avoir bénéficié « en violation des intérêts de la société » de 307 912 euros en 2007 et 2008, en l’absence de comptabilité, de fiches de salaire et de contrat de travail, et de n’avoir déclaré que 155 344 euros sur ces revenus. Il lui était également reproché d’avoir bénéficié d’une somme de 152 561 euros provenant de la société sur un compte ouvert par son frère Rafik.

Faouzi Lamdaoui, ancien conseiller de François Hollande. (© DR)


Une première plainte pour « faux et usage de faux »

L’affaire avait débuté en 2009 lorsque Naïma Addoun, la femme d’un militant socialiste d’Argenteuil (Val d’Oise), a accusé M. Lamdaoui d’avoir utilisé son nom sans son accord pour créer son entreprise en la déclarant gérante. Elle a affirmé n’avoir jamais signé les statuts de la société, déposés au tribunal de commerce. Au procès, en octobre 2015, le parquet avait requis une peine de dix-huit mois de prison avec sursis assortie de l’obligation de verser 150 000 euros. Le mois suivant, le tribunal avait déclaré nulle la procédure, sans toutefois se prononcer sur le fond du dossier. Mais le parquet avait fait appel de ce jugement. Mercredi, la cour d’appel a relaxé les prévenus, parmi lesquels le frère de Faouzi Lamdaoui.

Contacté par TSA, l’avocat du principal accusé, Maître Jean-Pierre Mignard, explique : « La cour d’appel a relaxé M. Lamdaoui, estimant qu’il n’y a pas de faux et usage de faux en écriture et que d’ailleurs, le faux avait été accompli par d’autres. Concernant le reproche d’abus de biens sociaux, la cour d’appel a considéré qu’il n’y avait aucun élément dans le dossier qui justifiait de sa mise en cause. Il y a donc eu deux jugements, l’un qui l’a relaxé après l’annulation de la procédure et le second arrêt, lui, l’a relaxé pour d’autres motifs, mais cette fois-ci sur le fond. »

Le « couteau suisse » de Hollande

Surnommé ainsi dans les rangs du parti socialiste (PS) pour son dévouement à François Hollande, Faouzi Lamdaoui, originaire de Constantine, aurait « payé le fait d’avoir été conseiller du président de la République » selon son avocat. « Certains se sont échinés à vouloir trouver là soit un défaut de probité d’un conseiller présidentiel, soit parce qu’il était Algérien et qu’il possédait des liens particuliers avec l’Algérie… toutes ces rumeurs fangeuses qui ont circulé à son encontre ont en tout cas été balayées par deux fois, le tribunal et la cour », finit-il par commenter.

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