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Préférence nationale : les entreprises algériennes sont-elles capables de réaliser des logements de qualité ?

Préférence nationale : les entreprises algériennes sont-elles capables de réaliser des logements de qualité ?

Le gouvernement a annoncé récemment sa volonté d’appliquer une réelle préférence nationale dans la réalisation des programmes de logements et, à terme, se passer d’entreprises de BTP étrangères. En marge de l’inauguration d’un salon de la production de biens et de services dans le secteur du bâtiment, Mohamed Bairi, vice-président du FCE, a répondu à nos questions sur les capacités des entreprises de BTP algériennes à relever ce défi.

Est-ce que les entreprises algériennes de BTP sont-elles capables de réaliser, dans les délais, des logements de qualité ? 

Nous avons organisé cette rencontre et ce salon justement pour faire l’évaluation des capacités des entreprises algériennes de BTP. Cette action s’inscrit dans la continuité de la réalisation de la cartographie de la capacité de production nationale qui nous a été confiée par le Premier ministre. Nous allons évaluer exactement les capacités des entreprises algériennes en ce qui concerne le bâtiment. Nous allons travailler en étroite collaboration avec le ministère de l’Habitat et le Cnerib (Centre national d’études et de recherches intégrées du bâtiment), avec qui nous avons fait tout à l’heure la démonstration de comment faire l’homologation des produits et comment faire les choses dans les règles.

Il y a tout un travail d’étude et d’évaluation pour connaître la qualité des services et l’engagement de chacun, puisque nous parlons de projets sur tout le territoire national qui est très vaste.

Il arrive que des entreprises disent qu’elles ont les capacités de réaliser des programmes de logements mais, dès qu’elles ont le bon de commande, elles se retrouvent en difficulté. Au FCE, nous ferons tout pour éviter ce genre de problèmes.

Donc je ne peux pas vous dire tout de suite si nous sommes capables ou non. Il faut une mise à l’épreuve mais avant, évaluer les capacités des entreprises de BTP algériennes.

Le gouvernement veut réaliser les logements avec des moyens nationaux, sans faire appel aux étrangers. Est-ce que c’est possible ?

Honnêtement j’y crois, par rapport à ce que j’ai vu et entendu. Maintenant nous sommes en rangs dispersés. Il faut que nous renforcions nos rangs et que nous fassions un travail méthodique et professionnel pour éviter tout dérapage.

Il y a certaines difficultés qui entravent le travail des entreprises de BTP algériennes comme le manque de matériaux de construction ou encore le retard sur le paiement des échéances qui bloque de nombreuses entreprises. Il y a aussi eu à un certain moment le problème de main d’œuvre qui est en train d’être réglé.

On reproche souvent aux entreprises algériennes de réaliser des logements de mauvaise qualité et de ne pas respecter les délais. Pourquoi sont-elles mal réputées ?

Il y a des critiques fondées et d’autres qui ne le sont pas. Ici nous avons des promoteurs qui construisent des logements d’excellente qualité, en matière de finitions et même de coûts et de rentabilité. Et je peux citer un de nos membres fondateurs du FCE, le groupe Hasnaoui. Il a tout ce qu’il faut dans le bâtiment et il a fait ses preuves. Il y a d’autres promoteurs tout aussi capables.

Le problème qui se pose concerne certains promoteurs qui n’ont pas de continuité dans la qualité. Ils nous ont fait certaines doléances et nous allons, nous, FCE et promoteurs, créer un pont, un lien, entre le maître de l’ouvrage et les autres parties.

Le gouvernement a-t-il favorisé les entreprises étrangères au détriment des sociétés nationales ?

Avant oui. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui nous nous réjouissons de cette décision du gouvernement de mettre à l’épreuve les entreprises de BTP algériennes dans la réalisation de logements. Je pense que nous serons amenés à relever encore une fois ce défi.

Par contre, les entreprises algériennes ont été lésées : au niveau du cahier de charges, dans le code des marchés publics, et même la marge de préférence nationale de 25% n’a pas été appliquée. On a eu des cas où des offres venant d’entreprises algériennes étaient égales à celles d’entreprises étrangères sans pour autant obtenir les marchés.

Parfois même des entreprises algériennes étaient moins-disantes que les étrangères mais elles n’ont pas été choisies.

Dans le secteur de l’habitat le non-respect de la préférence nationale était flagrant et un penchant pour les entreprises étrangères existait réellement, ce qui a démotivé ce secteur en matière d’investissements.

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