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Présidentielle en France : ces candidats qui promettent de « punir » l’Algérie

Présidentielle en France : ces candidats qui promettent de « punir » l’Algérie

L’extrême droite française a réussi à imposer l’immigration comme thème régalien de l’élection présidentielle du printemps prochain, et l’Algérie revient souvent dans les débats entre les candidats potentiels, dans un contexte de tensions entre les deux pays.

À cinq mois de l’échéance, c’est la surenchère au sein de la classe politique quant aux mesures à mettre en œuvre pour décourager l’immigration, légale ou pas. Des candidats potentiels promettent publiquement de « punir » l’Algérie s’ils sont élus.

Chez la droite traditionnelle, représentée notamment par le parti Les Républicains (LR), la course à la candidature bat son plein entre cinq personnages : Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Éric Ciotti et Philippe Juvin.

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Dimanche 14 novembre, ils ont pris part à un débat sur BFMTV et RMC. Sans surprise, l’immigration a pris l’essentiel des échanges et les propositions faites étaient « à deux doigts du dérapage vers l’extrême-droite », pour reprendre la formule de l’écologiste Sandrine Rousseau.

Xavier Bertrand, qui a récemment promis, s’il est élu, de faire en sorte que les dirigeants algériens « respectent » la France, a prôné une baisse de l’immigration de travail, d’étude et familiale de, respectivement, 30 %, 50 % et des deux tiers.

Michel Barnier veut un moratoire sur l’immigration et Éric Ciotti propose de supprimer le regroupement familial et de mettre en place un processus  d’intégration de dix ans avant la naturalisation. Philippe Juvin, lui, songe à la suspension de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH).

Mais c’est la présidente de la région Ile de France, Valérie Pécresse, qui est allée le plus loin dans ses propositions : annulation du droit de sol automatique pour les enfants nés en France et appliquer « l’immigration zéro » pour les pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière.

Le refus de certains pays de délivrer les laissez-passer consulaires à leurs ressortissants faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) a été avancé en octobre dernier par le gouvernement français pour expliquer sa décision de réduire de moitié le nombre de visas à délivrer aux citoyens des États du Maghreb dont l’Algérie. Valérie Pécresse veut aller plus loin. Avec elle, ce sera « l’immigration zéro ».

La candidate à la candidature propose d’élaborer une loi dans laquelle « des quotas migratoires seront votés par le Parlement chaque année par type d’immigration ». « Cela nous permettra de limiter le regroupement familial et de limiter aussi l’immigration de travail et l’immigration étudiante », explique-t-elle.

« En fonction aussi des pays, parce que tous les pays ne posent pas les mêmes problèmes et je négocierais les traités migratoires avec les pays d’origine avec un principe très simple : vous voulez des visas ? Vous donnez les laissez-passer consulaires pour rapatrier vos clandestins », ajoute-t-elle.

Parmi ces pays, l’Algérie est citée en tête. « On le fera pas pour trois mois, on le gravera dans le marbre des traités avec des pays qui posent vraiment problème. Prenons l’Algérie aujourd’hui, le Mali, le Pakistan, et bien ce sera immigration zéro s’ils ne reprennent pas leurs clandestins », tranche-t-elle. Et quand on lui fait remarquer que c’est ce que le gouvernement est en train de faire, Mme Pécresse répond qu’il le fait « parce qu’il est aux abois et il reprend les solutions de la droite ».

Cette surenchère sur la question de l’immigration fait en effet que le gouvernement reprend les idées de la droite que celle-ci a piquées à l’extrême droite, traditionnellement hostiles à l’Algérie, à l’immigration maghrébine et à l’islam.

Comme le montre cette phrase prononcée par Valérie Pécresse au cours d’un même débat. « Oui, il y a un lien entre immigration, islamisme et terrorisme, il y a un lien entre immigration et l’insécurité puisqu’on voit bien que 20 % d’étrangers sont dans nos prisons ».

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