Économie

Prix du pétrole : quelles perspectives pour 2020 ?

Le Brent, pétrole de référence pour le Sahara Blend algérien, commence l’année 2020 dans le vert. A 10 heures, il gagnait 0,76% à 66,50 dollars.

En 2019, le Brent a gagné environ 24% en 2019 tandis que le WTI a gagné environ 36% pour l’année. Il s’agit des plus grandes augmentations annuelles pour le pétrole depuis trois ans, rendues possibles grâce à l’avancée positive des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que par l’accord de réduction adopté par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés, notamment la Russie.

Les États-Unis sont en passe de devenir un exportateur net de pétrole sur une base annuelle pour la première fois en 2020. Sa production de pétrole devrait augmenter de 930 000 barils par jour pour atteindre un record de 13,18 millions de barils journaliers l’année prochaine, selon l’AIE.

Cette nouvelle réalité pousse les observateurs à s’attendre à ce que l’offre croissante des États-Unis compense les réductions de l’Opep en 2020, dans un contexte marqué par l’affaiblissement de la demande mondiale.

Une situation qui devrait contribuer à maintenir les prix du pétrole dans leur fourchette actuelle. « La croissance de la demande s’est cratérisée tandis que la production américaine a continué de progresser à un rythme élevé et que le risque géopolitique s’est atténué », a déclaré Bob McNally, président de Rapidan Energy Group, cité par Reuters.

L’analyste Alexandre Andlauer indique pour sa part qu’en 2020 la croissance de la production « viendra surtout de pays qui sont en dehors de l’Opep et des Etats-Unis. On a de grands projets offshore qui font leur retour, des projets qui ont été lancés il y a quelques années mais qui arrivent maintenant à une période de mise en production », indique l’analyste dans un entretien accordé à BFM TV.

Andlauer explique en outre que la production de l’Opep n’a pas connu de réduction réelle. « On n’a pas vraiment vu de coupe de l’ensemble des pays de l’Opep. La coupe de production de l’Opep s’est effectuée grâce à deux pays que sont l’Iran et le Venezuela. Si on exclut ces deux pays, on n’a plutôt une hausse de la production et surtout des exportations qui met à mal toute leur communication », a indiqué l’analyste.

Par ailleurs, un article publié dans Oil & Gas Science and Technology affirme que le risque existe de voir la production devenir insuffisante pour répondre à la demande en 2025 et au-delà, rapporte Usine Nouvelle.

Si les Etats-Unis ne doublent pas leur production de pétrole de schiste (dénouement le plus probable), seule l’émergence d’une production non conventionnelle importante dans d’autres pays pourrait permettre de répondre à la hausse de la demande de pétrole anticipée, estiment trois chercheurs dans un article intitulé « L’industrie pétrolière est-elle en mesure de soutenir un monde qui consomme 105 millions de barils journaliers en 2025 ? ».

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