Direct Live Search
Search

Produire de la viande blanche en été : un éleveur algérien innove

Un aviculteur de Relizane a mis en place une solution innovante qui résout le casse-tête de la production estivale de viande blanche en Algérie.

powered by evolution group
Produire de la viande blanche en été : un éleveur algérien innove
Lynda Hanna
Durée de lecture 3 minutes de lecture
Suivez nous sur Google News
Suivez nous Google News
Temps de lecture 3 minutes de lecture

En Algérie, il est un conseil que donnent les aviculteurs chevronnés aux novices : ne jamais élever de poulets en été pour cause de canicule. Résultat, une production qui chute en et des prix qui s’envolent. A Relizane, la filière locale montre la voie pour en finir avec le creux de la production de viande blanche estivale, avec une réponse innovante.

C’est le cas d’Abdelkader qui faisait visiter fin juillet ses poulaillers par Ennahar TV. Les bâtiments d’élevage regorgeaient de poulettes de belle taille alors que les poulaillers voisins sont vides. En été, dans les poulaillers traditionnels, le manque à gagner concerne jusqu’à deux bandes de poulets.

A lire aussi : Air Algérie casse les prix avec une nouvelle promotion

Comment produire de la viande blanche en été ? La méthode d’un aviculteur algérien

Dans la commune de Sidi M’Hamed Ben Ali (Relizane) où est installé l’éleveur, les deux poulaillers sont entourés d’un mur d’enceinte, signe de la possession d’un titre de propriété du terrain. Ce qui est rarement le cas de bon nombre d’éleveurs informels installés sur des terrains en location. Dans ce cas, les poulets sont élevés durant 5 à 7 semaines sous des serres tunnel au sol en terre battue et aux conditions d’hygiène réduites.

Cependant, les bâtiments d’Abdelkader reposent sur une dalle de béton et les murs peints en blanc sont conçus pour supporter l’application de désinfectants et des lavages au jet d’eau. Des pratiques imposées par les principes de biosécurité en élevage avicole.

A lire aussi : Algérie : la galère des importateurs de véhicules

Le jeune investisseur n’a pas lésiné sur les moyens. Le toit des bâtiments est en tôle, mais pour éviter toute surchauffe en été, un faux plafond et des ouvertures permettent une isolation et une aération adéquate.

Des gaines électriques courent le long des murs et permettent d’alimenter les extracteurs d’air, l’ouverture automatique des fenêtres et les systèmes de refroidissement.

A lire aussi : La France s’intéresse à la pomme de terre algérienne 

Bien que performant, le matériel utilisé par Abdelkader fait appel à une technologie relativement simple qui reste peu utilisée en Algérie.

Sur les côtés des poulaillers, le système de refroidissement qu’il a installé comporte de larges panneaux de cellulose. Il suffit que l’aviculteur enclenche le mécanisme pour qu’une pompe assure un léger écoulement d’eau pour que le panneau de cellulose soit humidifié.

Les puissants extracteurs situés à l’extrémité du bâtiment maintiennent un courant d’air permanent qui provoque l’évaporation de l’eau des panneaux. Cette circulation d’air humide est à l’origine d’un effet de refroidissement.

Le jeune éleveur confie avoir installé une « climatisation moderne » et invite ses collègues à l’imiter. Un moyen pour parer aux fortes chaleurs en été et éviter toute mortalité des poulets. « Il y a beaucoup d’avantages à de tels aménagements », soutient-il.

Youcef Fideh, le président de la filière avicole viande blanche qui est de passage chez l’éleveur confirme les avantages de ce type d’aménagement.

En professionnel averti, il explique : « que les fortes températures entraînent une baisse de la transformation des aliments consommés par les poulets et qu’un tel système d’aération permet également de renouveler l’atmosphère du poulailler et évacuer le dioxyde de carbone. »

Il avertit : « Ce type d’installation présente un coût, mais pour s’équiper, les éleveurs peuvent bénéficier de prêts sans intérêt. »

Dans les poulaillers informels aménagés sous serre tunnel, les éleveurs tentent de lutter par des moyens rudimentaires contre la chaleur et les gaz dégagés par les poules. Sur les murs de briques aux extrémités de la serre, de plus en plus on observe l’installation d’immenses ventilateurs qui font office d’extracteurs d’air.

Cependant, il est impossible d’y installer le système de refroidissement choisi par Abdelkader.

Algérie : vers la fin de l’élevage informel

La situation de ces élevages informels en Algérie pourrait évoluer. Fin décembre, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a pris un décret permettant aux éleveurs informels de régulariser leur situation.

Après s’être déclarés auprès de leur commune de résidence et « après vérification, ils reçoivent un procès-verbal de constatation et une attestation d’éleveur, qui leur permettront d’obtenir la carte d’agriculteur et de bénéficier des avantages socio-professionnels de la filière », expliquait en janvier dernier le président de la Fédération nationale des aviculteurs, Ali Benchaïba au quotidien L’Algérie Aujourd’hui.

Une mesure qui constitue « une étape cruciale pour structurer le secteur et améliorer la traçabilité des produits », selon ce professionnel. Avec les opérations d’assainissement du foncier agricole, cette mesure pourrait en effet sécuriser la situation des éleveurs et permettre l’évolution des poulaillers sous serre tunnels en bâtiments réellement adaptés à l’élevage, notamment en période de canicule. Un moyen d’en finir avec la chute de la production estivale de viande blanche en Algérie.

 

Lien permanent : https://tsadz.co/6x9yq

TSA +