Économie

Programme du million de logements : quel impact sur les entreprises de BTP ?

Le plan d’action du secteur de l’Habitat, présenté samedi en Conseil des ministres sous la présidence du président Abdelmadjid Tebboune, prévoit le lancement d’un nouveau programme d’un million de logements pour la période 2020-2024.

Une aubaine pour les entreprises du BTP qui ont vécu une année 2019 cauchemardesque ? Certainement. Mais, le président de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), Mouloud Kheloufi, réclame d’assainir la situation des entreprises du secteur.

« Nous avons besoin de mégaprojets tous secteurs confondus (BTPH, hydraulique, travaux publics) afin de sauver les entreprises en difficulté ou encore celles qui ont mis la clé sous la porte », plaide M. Kheloufi dans une déclaration à TSA.

D’abord, il appelle les pouvoirs publics à assainir l’ensemble des problèmes auxquels sont confrontées les entreprises, avant d’envisager des programmes de réalisation de logements ou autres.

« Il y a des problèmes d’avenants, d’impayés et de recouvrement, Cacobatph, impôts, etc. Il faut assainir tout ça, c’est une priorité », juge le président de l’AGEA.

M. Kheloufi propose au premier ministre, Abdelaziz Djerad, de « mettre en place une commission d’urgence regroupant les organisations et les partenaires sociaux pour arrêter une situation sur l’état des entreprises et régler tous les problèmes existants ».

Les entreprises de BTP ne sont pas les seules à pâtir de la crise économique qui frappe de plein fouet le pays depuis plusieurs mois, selon M. Kheloufi.

« Lorsque les entreprises de réalisation ont arrêté faute de commande publique, cela s’est répercuté aussi sur les fabricants de matériaux de construction qui eux aussi ont dû fermer faute d’acheteurs. Des compressions d’effectifs ont été opérées », rappelle-t-il.

A cet effet, le président de l’AGEA rappelle que son organisation a adressé au Premier ministre une liste de 14 propositions « qui touchent les différents aspects qui concernent l’entreprise algérienne ».

« L’AGEA propose de procéder à l’annulation pure et simple de la short-list des entreprises accédant aux projets via le gré à gré et de revenir au code des marchés publics avec la préférence de 25% accordée aux entreprises nationales, qu’elles soient publiques ou privées. Cette short-list prévue pour la réalisation du programme de logements a montré ses limites. Sa suppression permettra aux entreprises nationales (publiques et privées) de bénéficier des marchés publics pour leur survie du fait de la situation économique du pays, et d’autre part, garantir les salaires des travailleurs », relève l’AGEA dans sa lettre envoyée le 07 janvier dernier au Premier ministre, que TSA a pu consulter.

Autre proposition faite par l’AGEA, celle de mettre en place des mécanismes « sérieux et viables » d’implication effective des banques leurs permettant de s’investir pour accompagner les entreprises dans la réalisation et le suivi des projets de construction.

« L’un des grands bénéfices sera d’éviter les retards de livraison des projets et le maintien de l’outil national de production », estime-t-on à l’AGEA. D’après M. Kheloufi, les problèmes pour les entreprises de réalisation ont commencé dans les années 2016/2017 avec les impayés. « En 2018, il y a eu une diminution de la commande publique et l’année 2019 a été une année noire pour nous », se désole Mouloud Kheloufi.

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