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Projet préliminaire de la révision de la constitution : les critiques du parti de Djaballah

Projet préliminaire de la révision de la constitution : les critiques du parti de Djaballah

Le Front de la justice et du développement (FJD) exprime plusieurs critiques contre à la teneur de l’avant-projet de révision constitutionnelle dont il dit avoir reçu une copie jeudi dernier.

Dans un communiqué rendu public ce lundi 11 mai, le bureau exécutif du parti de Abdallah Djaballah estime que les circonstances sociopolitiques ne sont pas adéquates pour « un débat efficace » et permettre à tout le monde de prendre connaissance de la mouture. Il cite les arrestations et condamnations qui touchent « les jeunes du hirak » et la crise sanitaire.

« La remise du document à ce moment précis soulève des interrogations quant à ses visées véritables », estime le FJD qui promet néanmoins de prendre les dispositions nécessaires pour une étude approfondie de la mouture au niveau des structures du parti pour se prononcer sur sa conformité aux principes de l’Islam, à la déclaration du 1er novembre et aux aspirations du hirak populaire, entre autres.

En attendant, une première lecture permet au bureau exécutif d’émettre des réserves sur la forme et de nombreuses critiques quant à la teneur du texte.

Le FJD refuse par exemple le fait que la mission de proposer des amendements soit confiée à « des techniciens », « appartenant dans leur majorité à un même courant idéologique, ce qui ne permet pas d’élaborer une constitution consensuelle » et que les amendements se soient limités aux sept axes principaux définis par le président de la République.

Concernant le contenu des amendements proposés, le parti de Abdallkah Djaballah regrette qu’il ne soit pas fait mention de « la mise à l’écart politique » de ceux qui se sont rendus coupables de corruption et de fraude électorale, qualifiant « l’implication de ceux qui ont appelé le président déchu à se présenter pour un cinquième mandat » de « signal négatif pour l’élan populaire qui a exigé qu’ils rendent des comptes ».

Le FJD dénonce aussi le maintien du « caractère hybride du régime politique, imposé par les constitutions précédentes et consacré par celle de 2016 », notamment la consécration de la primauté du pouvoir exécutif, « sans considération pour la majorité populaire ».

« La mouture présentée consolide le pouvoir personnel » et « l’immunise contre toute responsabilité politique ou pénale », « maintient les facteurs de la prolifération de la corruption et les entraves à la vie partisane » et « contient des dispositions dont l’ambigüité peut constituer une menace pour l’unité du peuple », tranche le parti.

Celui-ci émet enfin le vœu que les débats sur la révision constitutionnelle soient saisis par le pouvoir comme « une opportunité pour se réconcilier avec le peuple et concrétiser ses revendications », « créer un climat nouveau en procédant à la libération des détenus du hirak emprisonnés pour leurs opinions ou leurs écrits et ouvrir les médias à l’opposition ».

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