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Réforme de la loi sur les hydrocarbures et de la Sonatrach : « Un retour en arrière »

Réforme de la loi sur les hydrocarbures et de la Sonatrach : « Un retour en arrière »

Abdelmoumen Ould Kaddour, le PDG de la Sonatrach, cherche à donner un souffle nouveau à la compagnie nationale, estime Oxford Analytica dans une note publiée le 25 octobre. Mais le cabinet de conseil voit dans les réformes annoncées pour le secteur des hydrocarbures, un simple retour en arrière.

« Depuis qu’il a pris les rênes de l’entreprise en mars, le directeur de la Sonatrach plaide pour un changement radical dans le fonctionnement de l’entreprise nationale de pétrole et de gaz face à la chute des prix de l’énergie. Ould Kaddour a clairement indiqué qu’il considérait que le poids de la bureaucratie et le manque de stratégie et de vision pesaient sur la compagnie », souligne Oxford Analytica.

Toutefois, si «  les entreprises étrangères sont susceptibles d’accueillir positivement l’initiative de Ould Kaddour », elles « se méfieront des conséquences politiques », estime la société d’analyse de risques.

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Instabilité de la Sonatrach 

En outre, elle rappelle qu’à l’heure actuelle, « la priorité de Ould Kaddour est de maintenir ou d’augmenter les parts de marché de l’Algérie face à une concurrence venant de Russie, d’Australie et des États-Unis ». Mais, estime Oxford Analytica, « Ould Kaddour pourrait ne pas avoir assez de temps pour fournir des résultats dans la mesure où le renouvellement du personnel expérimenté à la Sonatrach a été rapide ces dernières années ».

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Amine Mazouzi, limogé en mars 2017, n’aura passé que deux ans à la tête de l’entreprise nationale, et cinq PDG différents se sont succédés sur les cinq dernières années, rappelle le cabinet. Comprendre : l’instabilité managériale à la tête de Sonatrach pourrait toucher Ould Kaddour et mettre ainsi un terme aux réformes qu’il a initiées.

Quant à la question des réformes, Oxford Analytica rappelle que « le gouvernement n’a pas fourni de détails sur les changements prévus dans la loi sur les hydrocarbures ».

Alors que le PDG de la Sonatrach a averti que l’entreprise « aura des difficultés pour honorer ses contrats à ses clients sur les six prochains mois », il a suggéré « des mesures radicales visant à la fois à attirer de nouveaux investissements et à encourager les compagnies qui opèrent déjà en Algérie à consacrer plus de ressources à leurs projets », poursuit le cabinet britannique.

Flou des réformes, retour en arrière 

« Cela pourrait impliquer la suppression de la taxe sur les bénéfices exceptionnels et la réduction de la charge fiscale sur les entreprises, en particulier pendant la période initiale de leur fonctionnement », détaille le document.

La société d’analyse de risques se montre assez critique et voit dans la modernisation proposée par l’actuel PDG de la Sonatrach « un retour en arrière », « au début du mandat de Bouteflika, en 1999 », quand « le conseiller du président, Chakib Khelil, proposa des mesures radicales pour faire face aux prix bas du pétrole ».

Mais, poursuit Oxford Analytica, « comme les prix du pétrole se sont redressés après 2002 et que l’opposition aux réformes venant des nationalistes a pris de l’ampleur, les réformes ont été édulcorées dans la nouvelle loi sur les hydrocarbures que Khelil a réussi à imposer en 2005 ».

Les rétropédalages se sont accrus en 2006 quand la loi a été amendée avec l’inclusion d’une taxe sur les bénéfices des compagnies étrangères appliquée à partir d’un baril à 30 dollars et la règle du 51/49, rappelle également Oxford Analytica.

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