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Regain des cas de Covid-19 en Algérie : « Je tire la sonnette d’alarme »

Regain des cas de Covid-19 en Algérie : « Je tire la sonnette d’alarme »

Pr Ryad Mehyaoui, membre du comité scientifique de suivi de la pandémie

Le nombre de cas quotidiens de Covid-19 est reparti à la hausse en Algérie après une baisse de plusieurs semaines ? Comment expliquer ce regain ?

Pr Riad Mehyaoui, membre du comité scientifique de suivi de la pandémie : On a remarqué ces deux derniers jours une augmentation du nombre de cas confirmés, après une tendance baissière de plusieurs semaines. On était rassurés, mais au vu de ce qui se passe à l’étranger, on est restés perplexes. Maintenant, on sait qu’il y a l’ouverture sociale, l’ouverture des espaces et des commerces, et bientôt il va y avoir la rentrée scolaire. On va avoir affaire donc à des regroupements. On sait que l’augmentation des cas correspond toujours à des regroupements de personnes, à une ouverture. On n’a pas cessé de rappeler qu’il faut rester vigilant. On était rassurés, mais inquiets quand même. On voit que cette évolution de Covid-19 entre dans la routine et la lassitude, certains ne mettent plus de masque, pensant que le virus n’est plus parmi nous. Je vois dans certaines universités que les protocoles sanitaires ne sont pas appliqués à 100%. Voilà comment je peux expliquer cette augmentation, que j’espère passagère.

Si la tendance haussière se poursuit, qu’en sera-t-il de la rentrée scolaire ?

On doit vivre avec le virus, on doit savoir comment gérer la situation. J’insiste sur le respect des mesures-barrières, notamment la distanciation physique. Il est impossible de rester enfermés toute une vie et attendre que le virus s’en aille. On sait très bien que le seul remède contre ce virus c’est que tout le monde reste chez soi, rendre les villes désertes et il n’y a plus d’économie, de vie sociale, d’ouverture. Et ça, ce n’est pas possible, ce qui fait que la seule solution c’est de respecter les mesures barrières.

Pourquoi, selon vous, il n’y a pas de rigueur dans l’application des mesures prises pour lutter contre la propagation de la pandémie de coronavirus en Algérie ?

Il y va de la responsabilité individuelle et collective de la population algérienne. Le port de la ceinture de sécurité est devenu un réflexe par ce qu’il y a une loi et un retrait de permis derrière. Pour le masque, il n’y a pas eu de rigueur dans l’application. Il y a eu des recommandations fermes et des lois, mais, honnêtement, on a l’impression que la société algérienne a oublié que la Covid-19 est toujours parmi nous. Donc je répète, il y va de la responsabilité individuelle et collective. On ne peut pas surveiller tout le monde. Il faudra que le peuple algérien se ressaisisse, que la rigueur soit de mise pour l’application des mesures-barrières, surtout à la veille de la rentrée sociale.

On a remarqué aussi que les campagnes de sensibilisation se font rares…

Il y a eu beaucoup de choses dans les médias, à la radio, à la télévision, dans les journaux, de l’affichage à l’entrée des magasins, mais peut-être que l’idée de relancer et de refaire un matraquage médiatique pour essayer d’expliquer la situation et de resensibiliser les gens serait la bienvenue. Il ne faut surtout pas qu’on revienne à la position de départ. Je tire la sonnette d’alarme et j’espère qu’il y aura un regain de conscience et de reprise de responsabilité collective et individuelle pour qu’on se remette à se protéger, à vivre aussi, et à dire que le virus est toujours parmi nous et qu’il est toujours contaminant.

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