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Rentrée scolaire et réouverture des frontières : « Tout dépendra de l’évolution du Covid-19 »

Rentrée scolaire et réouverture des frontières : « Tout dépendra de l’évolution du Covid-19 »

Le Pr Nourredine Smaïl est membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus en Algérie. Il est chef du service épidémiologie du CHU Mustapha (Alger). Dans cet entretien, il explique les raisons de la baisse des contaminations, parle de la rentrée scolaire, de la réouverture des frontières, des tests de dépistage du Covid-19…

Quelle lecture faites-vous de la situation épidémiologique en Algérie ?

La situation épidémiologique en Algérie connait une tendance baissière nette ces derniers temps. Nous sommes en train de voir une diminution du nombre de cas. Il y a peut-être une certaine stabilité dans le nombre des décès qui n’est pas aussi important qu’au début. Donc tout laisse à dire que nous sommes dans une (phase d’) accalmie et de stabilité de l’épidémie qui est en train de régresser.

Certains disent que nos capacités de dépistage sont très faibles, ce qui traduit ce nombre faible des contaminations…

Je dirais que cette analyse pourrait être recevable s’il y avait eu des changements profonds dans la tendance. Pour nous, la baisse n’est pas liée au nombre de tests dans le sens où il est pratiquement le même. C’est-à-dire qu’à un certain moment on faisait un nombre de tests et on avait atteint les 600 cas, et puis dans la même situation de pratique des tests nous avons beaucoup moins de (cas) Covid. Je dirais qu’à égalité des tests que nous faisons, nous avons une baisse visible du nombre de cas. C’est possible que nous fassions moins de tests par rapport à ce qui se fait ailleurs dans d’autres pays, mais cela ne veut pas dire que c’est parce que nous en faisons moins que nous avons moins de cas, non.

Faut-il poursuivre les enquêtes épidémiologiques sur le terrain ?

Indéniablement, bien sûr. L’enquête épidémiologique a été de tout temps pour les services de santé publique algériens une pratique régulière. Il n’y a pas de cas de maladie transmissible pour lequel nous ne nous sommes pas déplacés et où on n’a pas pris en charge l’enquête épidémiologique autour des cas. Sachant par ailleurs qu’il y a une cellule mise en place à l’INSP (Institut national de santé publique) qui fait un grand travail sur cette question des enquêtes épidémiologiques et qui essaie de pratiquer de façon coordonnée et partout à l’intérieur du pays. Mais le travail des Semep (Service d’épidémiologique et de médecine préventive) et des enquêtes se font régulièrement voire quotidiennement dans tous les CHU et les EPSP (Établissement public de santé de proximité) d’Algérie. L’enquête épidémiologique est faite pour arrêter l’épidémie en neutralisant la transmission de la pathologie au sein de la population.

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Rentrée scolaire et réouverture des frontières : tout dépendra de l’évolution de la situation épidémiologique

 

À partir d’Annaba où il a donné ce dimanche 13 septembre le coup d’envoi des épreuves du BAC 2020, le Premier ministre a indiqué que la date de la rentrée scolaire sera tranchée par le comité scientifique Covid-19. Que pouvez-vous nous dire sur ce point ?

Le comité scientifique se réunira à ce sujet si le Premier ministre a décidé que ce sera fait ainsi. Il est certain que ce qui va être tranché, c’est la situation épidémiologique que la commission est en train d’observer. Elle rendra compte de ce qu’elle a observé au niveau national, ce qui permettra aux pouvoirs publics de prendre la décision qu’il faut vis-à-vis de la rentrée scolaire. Il est certain que si la situation continue sa régression, on irait vers une rentrée scolaire qui sera très proche. Et pour peu qu’il y ait certains facteurs qui pourraient faire décider du report pour une autre échéance de la rentrée, ce sera fait. La lecture que je fais de la déclaration du Premier ministre, c’est qu’en fait ce sera la situation épidémiologique du pays qui déterminera la reprise ou non de l’école. Tout dépendra de l’évolution du Covid-19.

Est-ce la même chose pour ce qui concerne la réouverture des frontières ?

Certainement. Mais avant cela se pose d’abord la réouverture de la circulation automobile inter-wilayas. La décision sera probablement prise en temps voulu par les autorités. Ça va dépendre encore une fois de la situation épidémiologique qui semble, malgré la réouverture des plages et de certaines mosquées, contrôlée et maitrisée.  Ces données concordent qu’il y a une maitrise de la situation et qui pourrait nous amener éventuellement à autoriser la reprise de la circulation. Pour l’instant, je ne peux pas vous dire quelles sont les décisions qui seront prises dans ce sens avant que ce soit discuté au niveau de la commission scientifique et avant que les conclusions de la commissions ne soient envoyées à qui de droit.

Surtout qu’il y a une recrudescence des contaminations dans certains pays de l’Europe…

Effectivement, on voit bien qu’il y a une recrudescence dans certains pays avec lesquels nous avons beaucoup d’échanges. Si on prend l’exemple de la France, on voit qu’il y a une situation où il y a beaucoup de cas. Mais il faut faire remarquer qu’il y a une certaine diminution de la virulence du Covid et il semble que malgré les cas signalés, leurs services de réanimation ne sont pas débordés et les décès ne sont pas nombreux. Cela montre bien que le virus a probablement diminué en virulence. Et la réouverture des frontières va être réfléchie par rapport à tous ces paramètres.

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