Les syndicats de l’éducation ont réagit différemment aux décisions du Conseil des ministres sur le report des examens du BAC et du BEM au mois de septembre.
Ils sont aussi unanimes à saluer la décision de mettre un terme à l’année scolaire dans un contexte de crise sanitaire due au Covid-19. Les syndicats interrogés par TSA saluent globalement les annonces notamment la comptabilisation de la moyenne des deux premiers trimestres pour les passages d’un niveau à un autre et d’un palier à un autre avec possibilité de rachat.
Cependant, le report de l’examen du BEM, au lieu de son annulation, au mois de septembre suscite des interrogations chez les deux syndicats Satef et Cnapest qui craignent un effet psychologique négatif sur les élèves.
« Le point qui nous a un peu surpris est le maintien de l’examen du BEM », avoue Messaoud Boudiba coordinateur national du Cnapest. Pour lui, rien ne garantit que la situation sanitaire sera meilleure d’ici le mois de septembre qui verra également la tenue de l’examen du Baccalauréat.
Pour M. Boudiba, l’impact pourrait s’avérer négatif sur les élèves « en l’absence de moyens de prise en charge aux plans scientifique et pédagogique ».
Probablement le seul moyen de remédier à cette situation est d’accompagner les élèves via les leçons diffusées sur les plateformes numériques.
La même préoccupation est partagée par le SG du Satef, Boualem Amoura, qui se dit surpris par l’annonce du maintien du BEM. Il s’inquiète de l’impact psychologique sur l’élève « qui a quitté l’école depuis le 12 mars et qui va se retrouver au mois d’août avec 5 mois sans études ni révision ».
M. Amoura redoute des résultats « catastrophiques » durant les examens du BEM, mais il salue par ailleurs la décision de suspendre l’année scolaire et de comptabiliser la moyenne de passage des deux premiers trimestres, tout en se disant contre le rattrapage qui consacre selon ses termes « la médiocrité ».
Le Coordinateur national du Snapest a un autre avis. Pour Meziane Meriane, le maintien des deux examens du BEM et du BAC ne pose pas de problème particulier. Il considère que même la non-annulation du BEM est une « chance » pour certains élèves qui pourraient être exclus s’ils n’obtiennent pas la moyenne de 9/20 durant l’année scolaire.
« Un élève qui a 10/20 au BEM est admis d’office au lycée sans tenir compte de l’année scolaire. Aussi, un élève peut avoir une moyenne annuelle de 8/20 et donc exclu et ne passe pas lycée, alors on lui donne la chance avec le BEM », soutient M. Meriane.
Le porte-parole de l’Unpef salue pour sa part les décisions annoncées, ne trouvant pas d’inconvénient à ce que le BEM se tienne en septembre même si le syndicat avait proposé de l’annuler et de comptabiliser les moyenne des deux premiers trimestres.
