Économie

Retour à l’endettement extérieur : les arguments du gouvernement

L’avant-projet de loi de Finances 2020 réintroduit officiellement la possibilité d’avoir recours à l’endettement extérieur afin de financer des « projets stratégiques et structurants pour l’économie nationale ».

« Nonobstant toutes dispositions contraires, le financement de projets stratégiques et structurants pour l’économie nationale, auprès des institutions financières de développement, est autorisé après avis des autorités compétentes », stipule l’article 98 de l’avant-projet de loi, précisant que les « modalités d’application du présent article sont fixés par voie réglementaire ».

Le gouvernement justifie cette décision par le fait que « le recours à des emprunts identifiés de manière sélective et bien encadrée peut constituer un instrument pertinent pour permettre le financement d’investissements marchants et, pour notre pays, la réalisation d’objectifs plus ambitieux en termes de développement, de croissance et de création d’emplois ».

« L’Algérie est membre dans plusieurs institutions financières internationales et régionales, sans qu’elle ne bénéficie de prêts de ces institutions, du fait de sa politique affichée depuis 2005 de non recours à l’emprunt extérieur. Elle a néanmoins poursuivi ses efforts de contribution à leur capital », indique le texte de loi dans son exposé des motifs, rappelant que « ces institutions financières dont le métier principale est d’accorder des prêts aux pays membres, définissent généralement un plafond annuel de prêts à allouer à chaque pays, qui dépend en partie du montant des souscriptions de ce dernier dans leur capital ».

« L’Algérie peut, du fait du niveau de ses participations dans le capital, bénéficier de conditions avantageuses de financement auprès de ces institutions », estime le gouvernement, considérant qu’il « serait opportun pour notre pays de ne pas exclure la possibilité d’un recours sélectif à l’emprunt auprès de ces institutions pour le financement de projets productifs, stratégiques, structurants et ciblés suivant des critères prédéfinis ».

« L’autorisation du recours sélectif aux emprunts auprès de ces institutions permet une meilleure communication sur la dynamique de l’économie algérienne et la consolidation de l’image de notre pays auprès de ces organisations faiseuses d’opinion, ce qui pourrait avoir un impact positif sur l’accroissement de l’investissement étranger en Algérie », estime par ailleurs le gouvernement.

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