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Retro 2018 : une année de football à mettre aux oubliettes

Retro 2018 : une année de football à mettre aux oubliettes

Violence dans les stades, corruption, arbitrage contesté : le football algérien a vécu une année 2018 assez mouvementée, qui a été marquée aussi par l’arrivée de Djamel Belmadi à la tête de l’équipe nationale et la destitution de Mahfoud Kerbadj de la Ligue de football professionnel (LFP).

Les années se suivent et se ressemblent. Le constat est accablant pour un football national toujours aux abois, en l’absence de décisions radicales pour une véritable refonte du sport roi. Le président de la FAF Kheireddine Zetchi a jusque-là échoué dans sa mission, presque deux ans depuis son élection. Zoom sur une année à mettre aux oubliettes.

Équipe nationale : la valse continue, Belmadi appelé à la rescousse

Comme ce fut le cas en 2017, l’équipe nationale n’a pas échappé à la valse des sélectionneurs avec le limogeage de Rabah Madjer. La décision avait été entérinée le 24 juin dernier lors de la réunion du Bureau fédéral tenue à Sidi Moussa à Alger. La FAF n’avait pas d’autres alternatives, d’autant que les résultats concédés par les Verts ne plaidaient pas en faveur de Madjer, arrivé huit mois plus tôt en remplacement de l’Espagnol Lucas Alcaraz.

Le parcours de l’ancien joueur vedette du FC Porto avec l’équipe nationale aura été chaotique, affichant un bilan mitigé de quatre victoires, dont une acquise sur tapis vert face au Nigeria en clôture des qualifications du Mondial-2018 (1-1, puis 3-0), et quatre défaites de suite en amical. Le dernier revers en date avait été concédé le 7 juin à Lisbonne face au Portugal de Cristiano Ronaldo (3-0).

Désormais dos au mur avec deux mauvais castings (Alcaraz puis Madjer) la FAF n’avait plus droit à l’erreur. Après avoir ratissé large en ciblant des techniciens étrangers tels que l’ancien sélectionneur bosnien Vahid Halilhodzic ou encore le Portugais Carlos Queiroz (ex-Iran), la FAF a jeté son dévolu sur les services de l’ancien capitaine de l’EN Djamel Belmadi qui avait effectué jusque-là l’ensemble de sa carrière d’entraineur au Qatar. Un choix par défaut, tant que l’option Belmadi était loin de constituer la priorité N.1 de la FAF. Le 2 août, l’instance fédérale annonçait l’arrivée de Belmadi pour un contrat de quatre ans.

Finalement, le choix s’est avéré judicieux, puisque les Verts ont commencé dès lors à retrouver des couleurs, sur le plan du jeu et des résultats, parvenant même à mettre fin à plus de deux années de disette en déplacement en l’emportant avec brio le 18 novembre dernier à Lomé face au Togo (4-1), une victoire synonyme de qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations CAN-2019, dont le pays hôte sera connu le 9 janvier prochain après la décision de la CAF de retirer l’organisation au Cameroun. En attendant de confirmer son redressement, l’équipe nationale a peut-être trouvé en Belmadi le sélectionneur tant recherché.

LFP : Kerbadj destitué, Medouar arrive et provoque une crise

La ligue de football professionnel (LFP) a vécu une année plus sombre. Le 21 janvier, la FAF avait surpris tout le monde en annonçant sa décision de retirer la délégation de gestion des championnats à la LFP et à son président Mahfoud Kerbadj, destitué en raison notamment de ses mauvais rapports avec Zetchi. Les deux responsables entretenaient des relations conflictuelles. Un directoire avait été aussitôt installé pour gérer les affaires courante jusqu’à la fin de la saison.

Cinq mois plus tard jour pour jour, Abdelkrim Medouar, qui occupait le poste de porte-parole de l’ASO Chlef (Ligue 2) est élu à la tête de la LFP, devant Azzedine Arab (ES Sétif), Mohamed El-Morro (ASM Oran) et Mourad Lahlou (NA Husseïn-Dey). Le nouvel homme fort de l’instance dirigeante de la compétition ne savait pas à cet instant qu’il allait essuyer de nombreuses critiques, non seulement de la part des présidents de clubs, mais également des membres de son bureau exécutif.

En novembre dernier, le décalage de 24 heures puis le report de l’affiche de la 13e journée entre l’USM Alger et la JS Kabylie a failli lui coûter très cher. Cinq membres sur les six du Bureau exécutif de la LFP ont décidé de geler leurs activités, en guise de contestation contre « les décisions unilatérales » prises par Medouar. Il a fallu l’intervention du président de la FAF pour désamorcer la crise.

Les premiers mois de Medouar à la tête de la LFP avaient été marqués par des déclarations fracassantes, par médias interposés, prononcées notamment par le président de la JSK Chérif Mellal, qui n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur le successeur de Kerbadj, ce qui lui a valu une suspension d’une année dont six mois avec sursis avant d’être réduite à 3 mois ferme.

Ligue 1 : le CS Constantine, 21 ans plus tard

Le fait saillant en championnat de Ligue 1 est le retour au premier plan du CS Constantine, vainqueur du titre pour la deuxième fois de son histoire, après celui de 1997.

Les coéquipiers de Walid Bencherifa ont dominé le championnat depuis pratiquement le début de la saison (5e journée), devançant au classement final la JS Saoura et le NA Husseïn-Dey.  Ni le champion sortant l’ES Sétif,  ni l’USM Alger, ou encore le MC Alger n’ont réussi à tenir le rythme imposé par le CSC durant son parcours.

Le CSC méritait amplement sa consécration, eu égard de la régularité affichée par les coéquipiers du buteur maison Mohamed Amine Abid, qui avec ses 16 buts inscrits, a grandement contribué au titre. Il y a eu certes des zones de turbulences, mais le groupe avait fait preuve d’un mental de fer qui lui a permis de se surpasser sous la conduite de l’entraineur Abdelkader Amrani, qui a quitté le navire en novembre dernier pour aller rejoindre le CR Belouizdad.

À l’instar du CSC, l’USM Bel-Abbès a réussi à retrouver la voie des titres après deux décennies de disette, en s’adjugeant la Coupe d’Algérie 2018, en battant en finale la JS Kabylie (2-1) au stade olympique du 5-Juillet, alors que personne n’avait parié un centime sur la victoire de la formation de la « Mekerra ». Le seul titre de Bel-Abbès remontait à 1991,  toujours en Dame Coupe face à la JSK.

Corruption, arbitrage, violence….

L’année 2018 a malheureusement été marquée par la recrudescence de la violence dans les stades, et surtout un arbitrage de plus en plus contesté, au moment où les responsables de notre football ont échoué à trouver les remèdes.

La FAF et la LFP ont prouvé toute leur impuissance à faire face au phénomène de la violence. Les stades de Bordj Bour Arreridj et du Chahid-Hamlaoui de Constantine, pour ne citer que ceux-là, ont enregistré en 2018 des scènes de violence d’une extrême gravité. En guise de réaction, les deux instances footballistiques (FAF et LFP) se sont contentées de dénoncer en recourant à la sanction du huis-clos,  loin de constituer la solution idéale pour combattre le fléau, d’autant qu’elle s’est avérée inefficace pour espérer stopper l’hémorragie.

La LFP a innové en matière de sanction pour combattre la violence, en interdisant la présence en déplacement des supporters du MCA et du CSC en Ligue 1 et aux fans du MCE Eulma et de l’US Biskra en Ligue 2 lors de la double confrontation mettant aux prises ces équipes cette saison en championnat, mais le mal est assez profond.

L’arbitrage n’est pas en reste, puisqu’il ne se passait pas une journée de championnat, sans qu’il ne soit pointé du doigt ou même accusé de corruption, confirmant au grand jour l’échec de la FAF dans son entreprise à restructurer le corps arbitral.

Le malaise de l’arbitrage algérien a atteint son paroxysme en novembre dernier, après la suspension de l’arbitre international  Mehdi Abid Charef par la Confédération africaine (CAF) pour corruption suite à son arbitrage jugé « scandaleux » en finale (aller) de la Ligue des champions entre Al-Ahly d’Égypte et l’ES Tunis (3-1) à Alexandrie. Le natif de Constantine (37 ans) avait accordé deux penaltys aux Égyptiens, jugées « imaginaires » par l’EST, tout en recourant à chaque fois à la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage), pour sa première utilisation dans une épreuve interclubs au niveau africain.

Corruption endémique

Enfin, la corruption continue de ronger le football national. Les accusations prononcées à propos de vente et d’achats des matchs se sont multipliées en 2018 et sont loin d’être sans fondement. Il n’y pas de fumée sans feu. Dernière en date, celle du journaliste et porte-parole du CSA/ MC Alger Djamel Rachedi. Sa cible : le président de la JS Kabylie Chérif Mellal. Ce grand déballage a été précédé par la publication de deux enquêtes sur la corruption dans le football algérien, réalisées par deux grands médias occidentaux, la BBC et France Football, qui sont venus porter un sérieux coup à la réputation, déjà mauvaise, de la balle ronde en Algérie. Toutefois, ces accusations sont restées sans preuves, alors qu’aucune enquête n’a été diligentée par les autorités.

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