Politique

Boukadoum reçu par Haftar : l’Algérie poursuit ses efforts en Libye

La diplomatie algérienne poursuit son travail de médiation en Libye. Ce mercredi, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a rencontré le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne (ANL). La rencontre a eu lieu à Benghazi, fief du chef de l’ANL.

Le ministre Boukadoum et le maréchal Haftar ont discuté durant leur entretien à Benghazi, fief de l’ANL, des « derniers développements » en Libye ainsi que du « rôle de l’Algérie appuyant le retour de la stabilité » dans le pays. Le maréchal Haftar a dans ce cadre salué « le rôle positif de l’État algérien qui œuvre à trouver une solution à la crise » en Libye, a indiqué le service de presse du maréchal Haftar cité par l’AFP.

La visite de Sabri Boukadoum et les derniers propos du maréchal Haftar entérinent le changement dans la position de ce dernier à l’égard de l’Algérie. En septembre 2018, le maréchal Haftar avait accusé l’Armée nationale populaire (ANP) d’incursion en Libye, menaçant au passage l’Algérie.

« En temps de guerre, on ne permet à personne de s’approcher de nous. Les Algériens ont profité de l’occasion et ont pénétré sur le territoire libyen. J’ai envoyé le général Abdelkrim à Alger pour leur dire que ce qu’il s’est passé n’est pas fraternel », avait déclaré Khalifa Haftar lors d’une réunion citée par Al Jazeera le 8 septembre 2018.

Le maréchal Haftar avait en outre menacé de « déplacer en quelques instants la guerre en Algérie », ajoutant que les autorités algériennes avaient présenté leurs excuses et l’avaient rassuré que « ce qui s’est passé était une démarche individuelle qui va se terminer dans une semaine ».

Le camp du maréchal Haftar avait par la suite effectué machine arrière deux plus tard, le porte-parole de l’ANL Ahmed Mesmari affirmant que l’Algérie et la Libye étaient des pays frères qui ont un « destin commun » et accusant plusieurs chaînes de télévision arabes, à l’image d’Al Jazeera, d’avoir cherché à « exploiter » les déclarations de Haftar.

« Avec les Algériens, nous sommes arabes et musulmans. Nous sommes un seul pays (…) Nos relations ne sont pas uniquement économiques ou politiques, elles sont aussi sociales et historiques », avait déclaré le colonel Mesmari de une conférence de presse diffusée par plusieurs chaînes de télévision.

En 2017, une visite en Libye du prédécesseur de Sabri Boukadoum, Abdelkader Messahel, dans plusieurs villes du pays comme Benghazi, Zenatne, Tripoli et Misrata, avait été dénoncée par le parlement de Tobrouk loyal à Haftar comme étant une « ingérence ».

« Nous avons vu aujourd’hui l’entrée du ministre algérien des Affaires étrangères et sa tournée dans les villes du sud libyen sans autorisation préalable comme s’il s’agissait d’une wilaya algérienne. Et de s’entretenir avec des personnalités qui portent encore l’hostilité et la haine contre le peuple libyen », avait dénoncé en mai 2017 un communiqué de la commission de Défense et de Sécurité nationale de ce Parlement, cité par Akhbarlibya24.

« Par conséquent, nous avertissons des conséquences de ce dépassement et de cette violation flagrante à la souveraineté de la Libye », avait ajouté la même source.

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