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Sahara occidental : le président sahraoui en tournée africaine pour mobiliser ses alliés

Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, a effectué, entre le 27 mai et le 5 juin, une tournée en Afrique australe qui l’a mené successivement en Namibie, au Lesotho, au Botswana et en Afrique du Sud.

Cette tournée qui intervient un mois après l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution sur le Sahara occidental et en pleine période de tension avec le Maroc, est l’occasion pour le président sahraoui de resserrer les liens avec des alliés traditionnels de la cause sahraouie et de préparer le 31ème sommet de l’Union africaine (UA) qui se tiendra en juillet 2018, à Nouakchott en Mauritanie.

Alliés traditionnels de la cause sahraouie

Les quatre pays d’Afrique australe, Namibie, Lesotho, Botswana et Afrique du sud, visités par le président sahraoui ont tous réitéré leur « soutien indéfectible au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance », selon les communiqués communs publiés à l’issue des rencontre entre chefs d’Etat.

D’ailleurs l’on remarquera que ces communiqués ne parlent pas seulement d’autodétermination mais aussi d’indépendance, illustrant ainsi la fermeté et la solidité du soutien de ces quatre pays à la cause sahraouie. Ce soutien est ancré dans les idéaux des luttes de libération de ces pays, surtout l’Afrique du sud et la Namibie qui restent dans la région les appuis les plus fidèles de la RASD.

Cette visite a aussi été l’occasion pour le président sahraoui de resserrer les liens avec ce qui lui reste comme alliés au sein d’une organisation régionale, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont seuls 8 des 15 pays membres reconnaissent encore la RASD.

Certains pays membres comme la Zambie, le Malawi et Maurice, ont récemment retiré leur reconnaissance à la RASD, respectivement en 2018, 2017 et 2014, auxquels s’ajoutent d’autres membres de la SADC, comme les Seychelles, Madagascar et le Swaziland, ayant précédemment retiré leur reconnaissance à la RASD en 2008, 2005 et 1997. La République Démocratique du Congo n’a quant à elle jamais reconnu la RASD.

Précisons qu’un retrait de reconnaissance à la RASD, souvent obtenu après offensive diplomatique marocaine ou de son allié français, n’équivaut pas forcément à une reconnaissance de la solution marocaine d’autonomie du Sahara. Certains des pays ayant retiré leur reconnaissance à la RASD, comme la Zambie, ou le Malawi qui s’était opposé à l’adhésion du Maroc à l’UA, demeurent en faveur de l’autodétermination du Sahara occidental, mais préfèrent maintenir une position de neutralité – que l’on peut qualifier de bienveillante – plutôt qu’un soutien, qui a souvent été beaucoup plus formel qu’actif.

En tout cas cela n’a pas empêché la SADC d’avoir décidé, lors d’un sommet à Pretoria en août 2017, la tenue prochaine d’un grand sommet régional en solidarité avec le Sahara Occidental qui aura lieu en Namibie, afin de mobiliser la communauté internationale pour la décolonisation de la dernière colonie en Afrique.

Préparation du 31e sommet de l’Union africaine

L’autre objectif de la tournée du président sahraoui, Brahim Ghali, est la mobilisation des alliés traditionnels de la RASD en vue du 31ème sommet de l’UA qui se tiendra en juillet 2018 à Nouakchott, en Mauritanie.

La RASD souhaite que l’Afrique australe fasse bloc lors de ce sommet et qu’elle accentue ses efforts pour amener l’organisation panafricaine à jouer un rôle plus important dans le règlement de la question sahraouie.

Lors de ce 31ème sommet, un rapport détaillé devrait-être présenté par le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, sur la décision 653 prise lors du 29ème sommet tenu en juillet 2017 à Addis-Abeba.

Cette décision demandait à l’UA de soutenir les efforts des Nations Unies et de son envoyé spécial pour la Sahara occidental, Horst Köhler, pour trouver une solution consensuelle et définitive à la question sahraouie.

La RASD veut davantage de soutien, notamment auprès de l’Afrique du sud, en vue du prochain sommet de l’UA afin d’accélérer le règlement de la question sahraoui conformément aux résolutions des Nations Unies.

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