John Bolton, l’ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, revient à la charge sur la question du Sahara occidental, soutenant de nouveau que la solution est dans l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Dans un entretien au quotidien espagnol El Independiente, Bolton évoque même l’éventualité d’un changement de position de Donald Trump qui a reconnu en 2020 la « marocanité » du Sahara occidental.
Cette reconnaissance était inutile, selon l’ancien conseiller, qui estime que les Marocains auraient de toute façon accepté de signer les accords d’Abraham avec Israël, car c’est dans leur intérêt.
« Ils avaient été très proches de reconnaître Israël auparavant. Ils auraient pu être, avant même l’Égypte et la Jordanie, le premier pays arabe à le faire », affirme-t-il.
En 2020, un groupe de personnes qui « ignoraient tout du Sahara occidental, de son emplacement et de son importance », ont accordé au Maroc « une concession qu’il n’aurait pas dû recevoir », soutient-il.
Interrogé si Donald Trump pourrait revenir sur cette décision prise lors de son premier mandat, John Bolton a répondu : « Bien sûr qu’il le pourrait s’il le voulait (…) Je pense toujours que les États-Unis peuvent dire : nous reconnaissons une possession marocaine de facto, mais nous pensons quand même qu’un référendum devrait avoir lieu. »
Selon John Bolton, Donald Trump a toujours soutenu l’organisation du référendum au Sahara occidental et il n’a changé d’avis que dans le contexte des accords d’Abraham, à la fin de son premier mandat.
John Bolton n’exclut pas un changement de position de Donald Trump sur le Sahara occidental
Aujourd’hui, si la Trump Corporation obtient une concession au Sahara occidental pour y implanter ses complexes hôteliers, « cela le pousserait peut-être à soutenir un référendum, s’il y voit une raison de changer de position », indique, en outre, l’ancien ambassadeur américain à l’ONU.
John Bolton évoque, par ailleurs, la position de l’Espagne qui, estime-t-il, « n’est pas utile ».
« La position du gouvernement (espagnol) actuel n’est pas utile. Tout le monde s’est engagé à organiser un référendum, et les Marocains ont fait marche arrière. Et les victimes sont les Sahraouis qui vivent encore dans des camps de réfugiés à Tindouf, 25 ans après notre promesse d’organiser un référendum, probablement 50 ans après la décolonisation, lorsque l’Espagne s’est retirée. C’est vraiment absurde », dit-il.
John Bolton a aussi de nouveau évacué les accusations de terrorisme et d’accointance avec l’Iran proférées par le Maroc à l’égard du front Polisario.
Cela repose sur des « mensonges », et « c’est totalement faux », dément-il.
« Il existe des organisations non-gouvernementales américaines qui travaillent dans les camps de réfugiés, dans l’éducation, et certaines d’entre elles sont des groupes religieux, mais elles œuvrent dans les domaines laïcs, de la santé et de l’éducation. Elles verraient immédiatement s’il y a une quelconque influence iranienne, du Hezbollah ou autre dans les camps. Il n’y a tout simplement aucun fondement à cela. C’est de la pure propagande », a soutenu John Bolton.
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