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Secteur des télécoms : des changements, en attendant les vraies réformes

Le limogeage d’un coup de tout le haut management d’Algérie Télécom, de Mobilis et d’Algérie Poste ne va pas régler forcément les problèmes de liquidités et de connexion à Internet.

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Aicha Merabet
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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Avec le limogeage mardi des directeurs d’Algérie Télécom, d’Algérie Poste et de Mobilis, jamais peut-être le secteur des télécommunications n’a été au centre d’un tel intérêt et de l’opinion publique et des autorités politiques.

Les coupures et lenteurs des services internet, coïncidant avec un manque de liquidités dans les bureaux de poste qui dure depuis plusieurs semaines, enflamment les réseaux sociaux et donnent lieu à des interventions régulières des plus hautes autorités du pays.

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La dernière en date est le limogeage d’un coup de tout le haut management des entreprises publiques du secteur, représenté par les directeurs généraux d’Algérie Télécom, de Mobilis et d’Algérie Poste.

Une suite peut-être logique à tout ce qui a été dit ces dernières semaines sur la qualité des services prodigués par l’opérateur historique de téléphonie et l’établissement en charge des services postaux.

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Devant la simultanéité des dysfonctionnements, dans les télécoms et d’autres secteurs, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait, le 12 août dernier, exprimé publiquement des soupçons d’actions délibérées, quelques jours après avoir ordonné l’ouverture d’enquêtes.

Le 24 du même mois, il a mis l’accent sur les coupures et lenteurs des services internet et exigé une solution définitive et immédiate. La décision survenue une semaine plus tard de mettre fin aux fonctions des directeurs des trois entreprises du secteur peut donc s’apparenter à une sorte de sanction, même si, faut-il le souligner, rien n’a été reproché publiquement à Mobilis ces dernières semaines.

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Elle peut tout au moins traduire une volonté d’insuffler du sang neuf et une nouvelle dynamique au secteur. Ces changements produiront-il l’effet escompté sur la qualité des services ?

Il faut d’abord rappeler que les entreprises en question, à l’image de nombreux autres établissements publics, connaissent une instabilité chronique dans leur encadrement depuis quelques années.

À titre d’exemple, le dernier limogeage d’un PDG d’Algérie Télécom remonte à fin mars dernier seulement. Des trois responsables relevés mardi 1er septembre, seul celui d’Algérie Poste était en poste depuis trois ans.

C’est dire si les changements de têtes n’induisent pas toujours une amélioration des performances et des services, d’autant plus que, relèvent les spécialistes du secteur, beaucoup de choses sont à revoir et de nombreuses réformes attendent d’être entamées.

Fin décembre dernier, Mohamed Anouar Benabdelouahed, alors PDG d’Algérie Télécom avait résumé les problèmes de l’opérateur historique.

« AT, qui emploie plus de 20.000 travailleurs, est tenue ainsi de maîtriser les charges actuelles, dont la masse salariale avoisine 40 % de son chiffre d’affaires alors que les standards mondiaux en la matière sont de l’ordre de 7% », avait-il dit.

Certains ont souligné que le mode de gestion et de fonctionnement de l’opérateur historique est à revoir, mais tous ont convenu que le grand problème réside dans son infrastructure en partie vétuste qu’il convient de rénover ou de renouveler, sans quoi il serait illusoire d’espérer une meilleure des connexions internet.

Pour la crise des liquidités dans les bureaux de poste, elle ne pourra être endiguée définitivement que si l’usage du cash dans les transactions de tous les jours diminue sensiblement. L’occasion peut-être d’entamer une réforme vitale qui aurait dû être menée il y a plusieurs années, celle de la numérisation, de la généralisation du paiement électronique et du commerce en ligne.

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