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Seddik Chihab porte-parole du RND : « Nous n’envisageons pas d’adhérer au Front populaire »

Seddik Chihab porte-parole du RND : « Nous n’envisageons pas d’adhérer au Front populaire »

ENTRETIEN. Seddik Chihab est le porte-parole du RND. Dans cet entretien, il revient sur les changements opérés au sein de l’ANP, le 5e mandat, etc.

Quelle lecture faites- vous des changements opérés au niveau de l’ANP avec le limogeage de plusieurs hauts gradés ?

Le RND est un parti républicain qui considère l’Armée comme étant une institution charnière de la République qui a toujours satisfait à ses obligations et à son rôle constitutionnel. La décision du chef suprême de l’armée d’opérer ces changements obéit à mon avis à plusieurs paramètres : il y a tout d’abord cette volonté d’aller vers la consolidation d’un processus entamé depuis plusieurs année, qui est la professionnalisation de l’ANP, on peut inscrire ces changements aussi dans le registre de l’alternance aux fonctions de responsabilité.

Le président du MSP a rendu publique son initiative politique dite « du consensus national ». Le RND est-il prêt à en débattre le contenu ?

Nous avons expliqué au président du MSP, lors d’une précédente rencontre que nous avons tenue avec lui, notre point de vu concernant le consensus national. Le RND a choisi de la manière la plus solennelle son candidat aux élections présidentielles de 2019, il s’agit d’Abdelaziz Bouteflika. La parenthèse est fermée pour nous. Un consensus avec l’opposition autour du prochain candidat n’est pas à l’ordre du jour. Par contre nous sommes disposés à ouvrir un débat national autour des questions économiques. Il s’agira de se mettre d’accord sur le modèle économique le plus fiable, le mieux adapté à la réalité du pays. Il est important de libérer notre économie un tant soit peu de la rente pétrolière, et d’aller vers une économie productive.

Vous êtes absent aussi du « Front populaire solide » chapeauté par le FLN ?

Le RND a toujours plaidé pour un Front interne fort. L’Algérie évolue dans un environnement très hostile. La situation chaotique au niveau de nos frontières n’est plus à décrire, d’où l’importance de s’unir pour faire face aux dangers qui nous guettent. Nous adhérons sans réserve à l’appel du président, nous estimons que la décision du FLN de chapeauter ce Front est une bonne chose. Le FLN est un partenaire stratégique. Par ailleurs, nous n’envisageons pas d’adhérer à ce Front d’une manière organique.

Les opposants au cinquième mandat sont empêchés de se rassembler, je fais allusion au mouvement « El Mouwatana ». Quelle est votre position ? 

Les partis politiques sont libres de s’exprimer, mais lorsque l’ordre public est menacé, il est plus que normal que les services de sécurité interviennent pour contrôler la situation. Au RND nous défendons la liberté d’expression, le droit de manifester qui sont garantis par la Constitution. Selon mes informations les autorités n’ont jamais refusé les salles à l’opposition.

Quand le RND va entamer la pré-campagne pour les présidentielles de 2019 ?

Nous avons longuement discuté de cette question, le vendredi 14 septembre lors de la réunion du bureau national du parti. Le RND se déploiera sur le terrain d’ici le mois de décembre pour expliquer aux citoyens le pourquoi de notre choix.

Le sénateur RND de Tipaza est en prison pour corruption, ce dernier a reçu le soutien de ses collègues au Sénat. Ils avaient boycotté l’ouverture de la session parlementaire….

Vous devez savoir que ce sénateur ne fait plus parti du RND, il a été sanctionné en vertu des statuts du règlement intérieur du parti et d’une résolution du dernier conseil national. Nous refusons que le parti soit mêlé ou cité dans des affaires de corruption. Nous serons intransigeants sur cette question. Les sénateurs du RND ont protesté à l’ouverture de la session du Parlement contre  ce qu’ils ont considéré comme un  manquement aux dispositions prévues dans les articles 126 et 128 de la Constitution relatives à l’immunité parlementaire.  Ces derniers ont été destinataires d’une lettre signée par Ahmed Ouyahia, dont laquelle le patron du parti a dit comprendre les préoccupations des sénateurs tout en affirmant sa détermination à combattre la corruption qui est un fléau qui menace la cohésion sociale.

Avant le sénateur de Tipaza, le maire de Ras Elma dans la wilaya de Sidi Bel Abbès a été arrêté pour une affaire de mœurs. Certains l’ont pris comme une attaque politique contre Ouyahia ?

On n’en serait pas, dans ce cas à la première attaque. Ouyahia est un homme politique qui s’impose. Sa compétence, son sérieux, son abnégation, sa fidélité au président ne sont plus à prouver. Certains veulent le déstabiliser à défaut de l’éliminer politiquement, nous en somme conscient, nous respectons la règle de jeux et nous restons sur nos gardes.

Les attaques ne sont pas liées à ses ambitions présidentielles ?

Nous avons annoncé de la manière la plus solennelle notre soutien au président, nous pensons sincèrement que c’est là la seule voie qui nous permettra de consolider les acquis des 20 dernières années.

La planche à billet ne résume-t-elle pas l’échec du plan économique du président ?

C’est une décision solennelle qui nous a évité de recourir à l’endettement, qui a empêché certaines décisions douloureuses. Une autre solution était-elle envisageable dans une économie dépendante entièrement de la rente pétrolière ? Il faut savoir que les problèmes de l’économie nationale sont structurelle. On ne peut y remédier du jour au lendemain.

Malgré les difficultés, le gouvernement a augmenté les transferts sociaux et évité d’instaurer de nouvelle taxe dans le projet de Loi de finance 2019, n’est-ce pas là du populisme ?

Il ne faut pas oublier que malgré les difficultés, l’État algérien a toujours respecté ses engagements envers la population. L’action sociale fait partie des constances, certaines parties se sont érigées au fil des temps au rang de professionnels de l’indignation, ce n’est pas la meilleure voie pour bâtir une économie forte.

Comment expliquez-vous la cacophonie au sein du gouvernement sur certains sujets d’actualité ?

C’est pour moi plus un problème de communication. On communique mal, cela n’est pas un secret.

Les sorties médiatiques d’Ouyahia se limitent aux audiences accordées aux délégations étrangères qui se rendent en Algérie. Il est rarement sur le terrain ou au niveau des wilayas. Pourquoi ?

Ouyahia a beaucoup de tâches. Il sera sur le terrain quand il faut. Et surtout là où il le faut,  il n’a pas été désigné pour faire de la figuration. Ses missions sont lourdes. Il coordonne le travail du gouvernement. Rassurez-vous, il est présent sur tous les fronts que ce soit en Algérie ou à l’étranger.

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