C’est des principaux enseignements du remaniement ministériel annoncé, ce jeudi 25 mai. Tous les ministres considérés comme étant proches de Sellal ont été remerciés. Parmi les nouveaux entrants, aucun n’est considéré comme un proche de l’ancien Premier ministre. Même Mustapha Karim Rehiel, son directeur de cabinet, qui avait le rang de ministre, a été remercié.

Si certains départs de ministres peuvent s’expliquer par le fait qu’ils entretenaient de mauvaises relations avec Tebboune, le choix de remercier tous les proches de Sellal ne peut qu’émaner de la présidence de la République.

L’autre grand perdant de ce remaniement est Ahmed Ouyahia. Le RND conserve certes ses portefeuilles au gouvernement,​ mais il perd un ministère stratégique, qui est celui de l’Industrie,​ passé entre les mains du FLN. Et selon nos informations, des noms proposés par Ouyahia ont été refusés. Il s’agit notamment de son porte-parole Chihab Seddik et Abdelkrim Harchaoui, qui a déjà occupé le poste de ministre des Finances. Désormais, c’est l’avenir d’Ahmed Ouyahia au sein de la présidence de la République qui est en jeu.

Ces choix du président Bouteflika sont-ils liés aux dernières querelles publiques entre Sellal et Ouyahia ? Depuis maintenant plusieurs mois, les deux hommes s’affrontent à distance. Ils n’ont pas hésité à étaler leurs ambitions en perspective de la prochaine élection présidentielle. Durant la campagne des législatives, ils se sont échangés des critiques. Et, selon El Khabar, Ahmed Ouyahia a refusé de participer aux consultations menées par Abdelmalek Sellal après les législatives.