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Situation politique : l’initiative de Tebboune se précise

Situation politique : l’initiative de Tebboune se précise

Tout a commencé par une dépêche de l’agence de presse officielle algérienne.

Le 4 mai, l’APS a diffusé un commentaire mettant en exergue les qualités de « rassembleur » du président Abdelmadjid Tebboune.

La dépêche a été ponctuée d’un appel à « ceux qui sont restés sur le rivage, sur la berge ou sur le bord de la route, ou qui se sentent marginalisés », leur rappelant que « la nouvelle Algérie leur tend les bras pour ouvrir une nouvelle page ».

La « main tendue » présidentielle n’a exclu que « ceux qui ont franchi les lignes rouges et qui ont largué les amarres avec leur patrie ».

Beaucoup s’étaient demandé si la dépêche n’annonçait pas une initiative politique à venir. Jeudi 5 mai, une sortie du deuxième personnage de l’Etat est venue confirmer qu’il fallait y voir plus qu’un commentaire élogieux de l’agence officielle.

Dans un entretien qui sera diffusé ce samedi soir par la Télévision algérienne, Salah Goudjil, président du conseil de la nation (Sénat), a répété presque les mêmes termes du rédacteur de l’APS, appelant les acteurs de la société à adhérer à la démarche présidentielle pour « asseoir les bases et dessiner les contours de l’Algérie nouvelle », dans le cadre de la « politique de rassemblement » prônée par le chef de l’État.

Salah Goudjil a rappelé que le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « sa main est tendue en permanence à tous, sauf à ceux qui ont franchi les lignes rouges et qui ont largué les amarres avec leur patrie, dans le cadre de la dynamique qui a marqué sa campagne électorale durant laquelle il est parvenu à rassembler les jeunes et la société civile ».

Une annonce imminente ?

Le président du Sénat a ajouté que la politique du président de la République est basée sur le principe de « l’Algérie pour tous et construite par tous » pour conclure que la mobilisation autour du président et de sa politique constitue « un devoir national » pour « préserver l’unité nationale et conforter l’indépendance de prise de décision politique, en garantissant l’indépendance de la décision économique ».

En sus, le président de la chambre haute du parlement algérien a mis en avant « les réalisations enregistrées depuis l’accession de M. Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République », dont les 54 engagements qui « ont abouti à leur concrétisation ».

Quand Salah Goudjil prend la parole publiquement, ce n’est pas pour exprimer des avis personnels. Sa qualité de deuxième personnage de l’État confère toujours à ses propos un caractère quasi officiel. Sa dernière sortie est sans doute annonciatrice de quelque chose que les observateurs ne cernent pas avec exactitude, faute d’éléments suffisants.

La seule certitude pour le moment reste cette insistance sur le « rassemblement ».

 S’agit-il d’une nouvelle initiative politique qui se prépare, d’un nouveau cadre ou alliance autour du président de la République, d’une offre de dialogue à l’opposition ou de mesures d’apaisement, en faveur notamment des détenus d’opinion, à mettre en œuvre prochainement ?

Au vu de la situation politique interne et de la conjoncture régionale et internationale, aucune de ses options n’est à exclure. Pour le moment, la classe politique reste prudente en l’absence d’une annonce formelle par le président ou le gouvernement. La célérité avec laquelle la dépêche de l’APS a été suivie par le plaidoyer de Salah Goudjil permet de penser que cette annonce est imminente.

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