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Sommet arabe d’Alger : l’Emir du Qatar tacle les absents

Sommet arabe d’Alger : l’Emir du Qatar tacle les absents

Les travaux du 31e sommet arabe, ouverts mardi 1er novembre à Alger, prennent fin ce mercredi. Hormis l’Emir du Qatar, les autres monarques arabes, dont Mohamed VI ne se sont pas déplacés dans la capitale algérienne.

Jusqu’à la veille du sommet, la participation du roi du Maroc était attendue, mais Mohamed VI n’est finalement pas venu. Le diplomate algérien Abdelaziz Rahabi estime qu’il s’agit d’une « erreur diplomatique » du souverain marocain.

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Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont rompues depuis août 2021 et l’absence de Mohamed VI au sommet d’Alger n’est pas de nature à arranger les choses. « Je pense que c’est une erreur diplomatique qui va rompre les derniers liens possibles entre les deux pays », indique l’ancien ambassadeur d’Algérie en Espagne dans un entretien accordé au quotidien El Watan.

« Il y a une tradition qui vient d’être rompue. Même dans les périodes de rupture des relations, les dirigeants algériens et marocains participaient aux sommets organisés dans l’un ou l’autre pays, » rappelle Rahabi.

Pour lui, il s’agit d’un « scénario préétabli », expliquant que les « Algériens auraient compris que l’absence du roi avait été motivée par des raisons de santé puisqu’ « il n’a presque plus d’activités diplomatiques contraignantes et d’envergure depuis plus d’une année ».

L’Emir du Koweït et le prince héritier d’Arabie Saoudite ont par exemple expliqué leur absence par des raisons de santé et l’Algérie, qui a « connu depuis 2013 ces situations avec la maladie de Bouteflika », a compris ces raisons.

L’Emir du Qatar tacle les absents

Le Maroc a en fait cherché à mettre le sommet arabe « à l’heure des différends » algéro-marocains. Pour cela, il a activé les trois leviers de sa « stratégie de la tension permanente avec l’Algérie ». Il s’agit, analyse Rahabi, de tenter de créer des tensions avec l’Egypte et le Soudan en accusant l’Algérie de prendre le parti de l’Ethiopie dans le litige autour du barrage sur le Nil.

« Cette question n’est par ailleurs pas sans lien avec les obstructions égyptiennes contre la démarche algérienne en Libye », estime-t-il.

Toujours dans sa stratégie de diaboliser l’Algérie, le Maroc a aussi tenté de vendre l’idée que l’Iran soutient militairement le Front Polisario. Enfin, le royaume invoque les relations de l’Algérie avec la Russie pour la présenter comme un pays « hostile à l’Occident ».

Interrogé sur l’absence de certains chefs d’Etat au sommet d’Alger, Abdelaziz Rahabi a d’abord tenu à souligner que le niveau de représentations est dans « la moyenne supérieure » des précédentes réunions, ajoutant qu’il s’agit d’un paramètre qui « compte moins » que les décisions qui sortiront du sommet.

Un sommet considéré d’ores et déjà comme un « succès » par l’Émir du Qatar qui, dans un tweet, a en quelque sorte taclé les absents, dont Mohamed VI, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohamed Ben Salmane, le président des Emirats arabes unis Mohamed Ben Zayed et le roi du Bahreïn.

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« Je félicite mon frère le président Abdelmadjid Tebboune pour le succès du 31e sommet arabe et je remercie nos frères en Algérie pour la bonne organisation et le bon accueil, tout en espérant que les décisions du sommet impulseront l’action arabe commune vers de meilleures perspectives qui répondront aux aspirations de nos peuples arabes au développement et au progrès, et consolideront la sécurité et la paix dans la région », a écrit le prince Tamim Ben Hamad Al Thani.

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