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Soudan : l’armée intervient avec violence pour mettre fin aux manifestations

Les forces armées soudanaises sont intervenues, ce lundi 3 juin, contre les manifestants qui effectuent depuis plusieurs semaines un sit-in de contestation devant le siège de l’armée au centre la capitale Khartoum, faisant au moins treize morts et plusieurs centaines de blessés, rapportent plusieurs médias qui citent un bilan provisoire du Comité central des médecins soudanais.

Des rafales de tirs ont été entendues dans la capitale durant la matinée sur le lieu du sit-in, où les soldats sont intervenus avec violence contre les manifestants qui réclament aux militaires un transfert immédiat du pouvoir à une autorité civile.

« Il n’y a plus rien à part les corps des martyrs que nous ne pouvons pas sortir du lieu du sit-in jusqu’à présent », a annoncé l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des images s’apparentant à des scènes de guerre, les manifestants fuyant les balles tandis que des corps gisent au sol.

Une crise politique majeure frappe le Soudan depuis le mois de décembre, lorsqu’un vaste mouvement de contestation populaire s’est formé contre le règne du président soudanais Omar el-Béchir, en poste depuis 1989.

La violente répression du mouvement a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés parmi les manifestants, ainsi que des centaines d’emprisonnements. L’armée a fini par destituer le président el-Béchir le 11 avril dernier.

Incarcéré depuis le 16 avril, le désormais ex-président a été remplacé à la tête de l’État soudanais par un Conseil militaire de transition présidé par Abdel Fattah al-Burhan. Un état de fait rejeté par la population soudanaise qui a continué de protester devant le siège de l’armée en demandant un transfert immédiat du pouvoir à une autorité civile.

En réponse à la violente répression de ce lundi, l’ALC a appelé à des « marches pacifiques et des cortèges dans les quartiers, les villes, les villages ». L’Association des professionnels soudanais (SPA), qui fait partie de l’ALC, a condamné ce qu’elle qualifie de « massacre » et appelé les Soudanais à « la désobéissance civile totale pour renverser le Conseil militaire perfide et meurtrier ».

Réactions internationales

Plusieurs puissances occidentales ont réagi ce lundi à la répression par l’armée des manifestants. L’ambassade des États-Unis à Khartoum a réagi sur Twitter en affirmant que « l’attaque des forces de sécurité soudanaises contre les manifestants et autres civils est immorale et doit cesser. La responsabilité incombe au Conseil militaire de transition », a estimé l’ambassade américaine.

Le ministère des Affaires étrangères allemand a également réagi en condamnant l’usage excessif de la force par l’armée. « Il ne peut y avoir aucune justification pour cette violence et elle doit arrêter », a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères allemand à Berlin.

Le Conseil militaire de transition, Abdel Fattah al-Burhane à sa tête, peut cependant compter sur le soutien de plusieurs puissances étrangères à l’image de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Égypte.

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