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Soudan : signature de l’accord de partage de pouvoir entre l’armée et l’opposition

Soudan : signature de l’accord de partage de pouvoir entre l’armée et l’opposition

Le Conseil militaire de transition au Soudan et les meneurs du mouvement de contestation ont signé, ce mercredi 17 juillet, une « déclaration politique » entérinant le partage du pouvoir pendant la période transition supposée durer 3 ans et trois mois, faisant ainsi entrer le pays dans une nouvelle phase plus de trois mois après la destitution du président Omar El-Béchir, rapportent plusieurs médias.

Après une nuit de discussions pour finaliser les derniers termes d’un accord trouvé le 5 juillet, les deux parties ont paraphé ce mercredi dans la matinée, une « déclaration politique ».

L’accord prévoit une transition 39 mois avec à sa tête un « Conseil souverain » qui dirigera le pays jusqu’à l’organisation d’élections. Les postes au sein dudit Conseil seront partagés entre l’armée et l’opposition.

Le Conseil souverain sera composé de cinq militaires et six civils, dont cinq issus de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation.

La présidence du Conseil de souveraineté s’effectuera quand elle en alternance. Elle sera entre les mains des généraux pour les 21 prochains mois, avant que l’opposition civile ne l’occupe pendant 18 mois.

L’accord, parrainé par les médiateurs de l’Éthiopie et de l’Union africaine, intervient après plusieurs mois de tensions ayant suivi la destitution par l’armée du président Omar El-Béchir en avril.

Les tensions avaient atteint leur paroxysme début juin lorsque les militaires soudanais ont réprimé dans le sang un sit-in des manifestants devant le QG de l’armée, faisant plus de 130 morts et entraînant la condamnation de la communauté internationale.

Les récents points de clivage ayant retardé ces derniers jours la signature de la déclaration politique portaient sur la question de l’immunité des militaires. Les militaires réclamaient l’« immunité absolue » selon l’opposition civile, refusée par ces derniers qui souhaitent que les militaires puissent faire l’objet de poursuites après les violences survenues pendant les manifestations. La question de la création d’un Parlement de transition et celle du retrait des milices encore présentes à Khartoum et dans d’autres villes du pays demeurent également en suspens.

L’accord signé entre l’armée et l’opposition constitue selon les observateurs un premier pas vers un gouvernement civil, réclamé par les Soudanais depuis près de sept mois.

La crise au Soudan avait débuté en décembre dernier après que le gouvernement du désormais ex-président El Béchir ait décidé de tripler le prix du pain. Le nombre de victimes civiles des répressions se compte parmi les centaines depuis le début de la crise.

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