Société

Surveillance des séismes en Algérie : les explications du CRAAG

La terre a tremblé dans la wilaya de Béjaïa samedi 19 mars. Le séisme de magnitude de 5,5 sur l’échelle ouverte de Richter a été localisé au large de Béjaïa, au Cap Carbon. Il a été ressenti dans plusieurs wilayas limitrophes.

Le tremblement de terre n’a pas provoqué de dégâts majeurs, mais il a rappelé que le nord de l’Algérie n’était pas à l’abri d’un séisme destructeur, comme celui qui avait endeuillé la région de Boumerdes en 2003.

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Après le séisme de Bejaia, plusieurs questions intéressent les Algériens. Le Centre de recherche astronomie astrophysique et géophysique (CRAAG) dont la mission est de surveiller les séismes et de les localiser, a tenté d’y répondre dans une vidéo qu’il a rediffusée sur les réseaux sociaux.

Comme beaucoup de régions du pourtour méditerranéen, l’Algérie est régulièrement confrontée à des séismes. Une activité sismique qui s’explique par le mouvement des plaques tectoniques, qui lui-même est provoqué par la chaleur qui provient des profondeurs de la Terre, a expliqué Chafik Aidi, chef de service de surveillance des séismes au CRAAG.

« Ce sont les courants de convection qui font que les plaques tectoniques se rapprochent », expose-t-il. La situation géographique de l’Algérie, au point de rencontre de la plaque africaine et la plaque eurasiatique, fait d’elle un théâtre régulier des secousses telluriques.

Contrairement à l’idée reçue, l’activité sismique ne s’arrête jamais. Ainsi, l’Algérie enregistre une centaine de séismes par mois, mais la pluart des seccousses sont de faible intensité (inférieure à 3 degrés) ce qui fait qu’on ne les ressent pas toutes.

L’expert du CRAAG explique que les pays à l’est de la Méditerranée, à l’instar de la Turquie et de la Grèce, connaissent une plus forte activité sismique que les pays situés à l’ouest, à l’instar de pays comme l’Algérie et l’Espagne.

L’Algérie située en «  zone stable »

La région ouest de la Méditerranée est connue pour être « une zone stable » comparée à la zone est qui enregistre souvent des séismes de très fortes intensité.

« Concernant le nord de l’Algérie, l’activité sismique est due au rapprochement entre les plaques tectoniques africaine et eurasienne. On enregistre environ 100 secousses par mois, en majorité de magnitude en-dessous de 3 degrés sur l’échelle de Richter. De sorte que les citoyens ne les ressentent pas. Cependant, il arrive que des secousses dépassent la magnitude 3 que la population peut effectivement ressentir », explique M. Aidi.

Cette activité sismique discontinue fait l’objet d’une surveillance accrue de la part du CRAAG et ce grâce à ses différents centres situés dans plusieurs régions du pays.

Le Craag dispose d’une plateforme sismique numérique (Algerian digital seismic network) composée de 80 stations fonctionnant selon les normes internationales en matière de surveillance des séismes, a ajouté l’expert.

Les données provenant de ces stations sont agrégées au niveau central et permettent d’identifier et de localiser toutes les secousses qui frappent le nord du pays, a poursuivi l’expert.

En cas de séisme, les experts du CRAAG analysent les données après localisation du lieu et de la magnitude du séisme, et répercutent immédiatement l’information via le site internet du Centre et sa page Facebook. « Le réseau national des stations de surveillance des séismes jouit d’une fiabilité par rapport aux centres internationaux. Nos centres peuvent détecter les séisme même de faible magnitude », a indiqué Chafik Aidi.

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