Alors que le monde attendait des actions punitives contre Israël suite au verdict de la Cour internationale de justice (CIJ) rendu vendredi 26 janvier, c’est le contraire qui s’est produit chez certains pays occidentaux.
Les États-Unis et plusieurs pays européens ont choisi de punir la victime en prenant la surprenante décision de suspendre leur aide à l’UNRWA, l’organisme onusien en charge des réfugiés palestiniens.
Comme s’ils ne cherchaient qu’un prétexte pour remettre en selle Israël qu’ils ont soutenu sans réserve depuis le début de la guerre à Gaza, un soutien devenant de plus en plus indéfendable auprès des opinions publiques au fil des massacres commis contre la population civile palestinienne.
Plus de 26.000 Palestiniens, dont 16.000 femmes et enfants, ont été tués en trois mois et demi par les milliers de tonnes de bombes larguées sur le territoire minuscule et surpeuplé de Gaza.
Les crimes de son armée ont fait retourner les opinions publiques occidentales contre Israël, et même ses principaux soutiens ont commencé à gronder, y compris l’administration américaine de Joe Biden. La mise au ban de la communauté internationale de l’État hébreu et de son gouvernement extrémiste semblait inéluctable.
Lundi 22 janvier, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont fait bloc au cours d’une réunion à Bruxelles pour la solution à deux États que rejette le gouvernement de Benyamin Netanyahou.
Cinq jours plus tard, la CIJ, saisie par l’Afrique du Sud, a couvert de honte Israël en lui intimant l’ordre de prendre des mesures pour arrêter le génocide en cours des Palestiniens de Gaza.
Pour provoquer un incroyable retournement de situation chez les Occidentaux, il n’a pas fallu aux Israéliens plus qu’une allégation demeurée jusqu’à l’heure non vérifiée : des employés palestiniens de l’UNRWA auraient pris part à l’attaque menée le 7 octobre 2023 par le mouvement Hamas contre Israël et qui s’est soldée par la mort de 1.200 personnes et environ 250 autres emmenées comme otages à Gaza.
L’UNRWA a annoncé, vendredi 26 janvier, soit le jour même du verdict de la CIJ, avoir renvoyé 12 de ses employés pour leur implication supposée dans l’attaque du Hamas. L’organisme onusien a bien précisé que ce sont les autorités israéliennes qui l’ont alerté.
Le prétexte que cherchaient les Occidentaux pour remettre en selle Israël
Sans prendre le temps de vérifier, d’autant plus que les Israéliens ont été pris plusieurs fois en flagrant délit de mensonge depuis le début de la guerre, les États-Unis, principal donateur, ont annoncé la suspension de leur contribution à l’UNRWA.
Ils ont été suivis dans l’ordre par l’Allemagne, deuxième contributeur, le Royaume-Uni, le Canada, l’Italie, la Finlande, l’Australie, la France…
Des pays comme l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont toutefois refusé d’emboîter le pas aux États-Unis. Ils ont déclaré qu’ils ne réduiront pas leur aide à l’UNRWA. « L’enquête porte sur les actions de près de 10 personnes sur les 30.000 employés de l’UNRWA », a expliqué le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares qui a dit que l’Espagne « suivra de près l’enquête interne de l’agence » onusienne sur les allégations israéliennes.
L’ordre de l’annonce des suspensions trahit les véritables motivations de ces pays. Il n’est pas surprenant que les premiers à s’être empressés à prendre une telle décision radicale sont les soutiens les plus zélés d’Israël depuis le début de la guerre.
Pourtant, s’il y a bien un moment où les réfugiés palestiniens ont besoin de l’aide internationale, c’est celui-là, sachant que 1,2 million de personnes ont été déplacées vers le Sud de la bande de Gaza où elles ne sont pas épargnées par les bombardements israéliens et survivent dans des conditions inhumaines.
Depuis le début de la guerre, l’aide humanitaire arrive aux Palestiniens de Gaza au compte-gouttes à cause du blocage des accès par les autorités israéliennes. Plusieurs voix se sont élevées ces dernières semaines pour mettre en garde contre le risque de famine dans le territoire palestinien.
Tous les appels des organisations internationales, et même des gouvernements occidentaux pour faciliter le passage de l’aide humanitaire, ont été ignorés par le gouvernement de Tel-Aviv sans susciter de mesure ferme comme celle qui vient d’être prise par plusieurs pays occidentaux sur la base d’allégations non vérifiées.
Mais Israël n’a pas besoin de prouver quoi que ce soit. Dans les premiers jours de la guerre, il a suffi à sa machine de propagande de lancer des accusations contre les combattants du Hamas pour être crue sur parole par une partie de l’Occident, comme les prétendus viols de femmes et décapitations de bébés. Sans la moindre preuve. De gros mensonges qui finiront par être démontés un à un par des organismes et des médias indépendants.
SUR LE MÊME SUJET :
Crise Mali – Algérie : la main du Maroc et de son allié israélien