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Taïwan, Singapour… Ces pays qui ont le mieux anticipé le coronavirus

Taïwan, Singapour… Ces pays qui ont le mieux anticipé le coronavirus

Plusieurs pays ont réussi à anticiper le mieux la pandémie du coronavirus qui s’annonçait en Chine et qui a fini par se propager dans 166 pays et territoires à travers le monde, contaminant près de 280 000 personnes et causant la mort de plus de 11 500 au samedi 21 mars au matin.

Situé à moins de 200 km des côtes chinoises, l’archipel de Taïwan ne recense que 153 cas dont deux décès seulement. Malgré sa proximité du foyer d’origine du coronavirus, Taïwan a réussi à endiguer l’épidémie en prenant très tôt une série de mesures drastiques, forte de l’expérience douloureuse qu’a traversé le pays lors deux dernières crises sanitaires majeures, le SRAS et la grippe porcine (H1N1).

Malgré son absence de l’OMS à cause du statut politique particulier, Taïwan a pris une série de mesures telles le dépistage massif et rapide ainsi que la traçabilité intense des malades, avec exploitation des données numériques de façon très intrusive, couverte par un dispositif législatif d’exception prévu dans ces circonstances, rapporte Francetvinfo. Les personnes revenant d’une zone contaminée sont par conséquent confinées à la maison et leurs déplacements sont suivis via leur smartphone pour s’assurer qu’elles ne quittent pas leur domicile, rapporte Futura-Sciences.

Ainsi, dès le 20 janvier dernier, les autorités taïwanaises ont filtré les personnes en provenance de Wuhan dans les aéroports, indique la même source. Peu de temps après, le ministre de la Santé taïwanais a conseillé à la population de se confiner. Les entreprises fabricantes de masques ont augmenté leur production pour faire face à la demande, tandis qu’une centaine d’autres mesures dans les domaines de la santé, de l’économie et de la communication ont été prises.

Également touché par la crise du SRAS en 2003, Singapour a également très rapidement pris les devants pour endiguer l’épidémie dès son apparition en Chine. La cité-État a ainsi stoppé ses vols vers Wuhan dès l’annonce du premier cas de Covid-19 sur son sol. Elle ne compte aujourd’hui que 385 cas recensés dont deux décès causés par le coronavirus.

Qualifiée de ville « la plus intelligente du monde », Singapour a réussi à contenir l’épidémie de coronavirus grâce à sa réactivité et aux nouvelles technologies, notamment grâce au suivi à la trace des malades, rapporte WeDemain. Au point où Singapour a été qualifiée de « modèle à imiter » par les chercheurs internationaux.

La lutte de Singapour contre le coronavirus est passée d’abord par une information en temps réel, explique la même source. Une carte interactive a été mise en ligne le 18 janvier, avant même l’entrée en phase 1 de la maladie. Elle permet depuis aux habitants de suivre au jour le jour les foyers d’infection, le nombre de personnes touchées, leurs symptômes, leur âge, leur sexe, leur nationalité et même la rue où ils vivent.

Les Singapouriens peuvent également s’abonner aux mises à jour du ministère de la Santé sur WhatsApp ou les trouver sur le site du ministère. « Les gens ont besoin d’entendre un parler clair », déclarait Gan Kim Yong, ministre de la Santé, dans une allocution au Parlement le 3 février, citée par WeDemain.

Des contrôles sanitaires ont également été mis en place très vite, dès début janvier, quelques jours seulement après l’annonce par l’OMS, le 31 décembre, d’une « pneumonie » à Wuhan, épicentre de l’épidémie à venir. Des contrôles de la température ont été établis dans les aéroports, notamment grâce aux scanners thermiques et au « contact tracking », c’est-à-dire le suivi des personnes ayant été en contact avec les malades pour les mettre en quarantaine, et des contacts de ces contacts, avec mobilisation d’un nombre exponentiel d’agents.

Les personnes assignées à résidence pour quatorze jours reçoivent également des appels vidéo, au moins trois fois par jour, ainsi que des visites impromptues, pour s’assurer qu’elles respectent strictement les conditions imposées par les autorités. Dans le cas où elles ne respecteraient pas leur quarantaine, les personnes concernées auraient à porter des bracelets électroniques, semblables à ceux des prisonniers. Si elles sortent de leur domicile, un boîtier connecté au bracelet, placé à l’intérieur de la maison, lancera instantanément l’alerte, précise la même source.

Conséquence : bien que les rassemblements de plusieurs dizaines de personnes ont été interdits, les écoles n’ont pas fermé à ce jour à part dans les foyers à risque. Les employés des entreprises n’ont quant à eux pas été confinés. « Nous avons confiance les uns dans les autres, nous sentons que nous sommes tous ensemble dans le même combat, et nous ne laissons personne de côté », a estimé le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong, cité par WeDemain.

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