Économie

Tensions dans la Mer Rouge : les prix du fret maritime flambent, l’Algérie concernée

Les attaques des Houthis contre les navires marchands ayant un lien avec Israël pourraient avoir des répercussions sur toute l’économie mondiale. La première conséquence qui paraît inévitable est la hausse des prix de nombreux produits dans le sillage de celle des coûts du fret. L’Algérie pourrait être impactée directement par cette nouvelle situation.

En soutien au Hamas palestinien, en guerre contre Israël depuis le 7 octobre, les Houthis du Yémen ont entamé le 19 novembre des attaques contre les navires israéliens ou qui se dirigent vers ce pays. 23 navires au total ont été attaqués en un mois et demi dans la Mer Rouge et le golfe d’Aden.

Plusieurs compagnies maritimes internationales ont annoncé la suspension de leurs activités dans cette zone par laquelle transite 12% du commerce international, optant pour un détour long mais plus sûr par le cap de Bonne Espérance, en Afrique du sud.

Le 18 décembre, les États-Unis ont annoncé la mise en place d’une force internationale composée d’une dizaine de pays pour sécuriser la navigation maritime dans cette zone. La force est entrée en action mais la menace n’est pas tout à fait écartée. Les principales compagnies mondiales demeurent prudentes et les assureurs ont logiquement augmenté leurs tarifs.

Les armateurs ont décidé de relever très fortement leurs tarifs pour les traversées entre l’Asie et la Méditerranée. C’est le cas du groupe français CMA CGM qui a carrément doublé ses tarifs sur cette ligne.

De 3 000 dollars avant le début des attaques des Houthis, le transport d’un conteneur de 40 pieds entre l’Asie et la Méditerranée occidentale est passé désormais à 6 000 dollars. Pour celui de 20 pieds, le nouveau tarif est de 3 500 dollars contre 2 000 dollars jusqu’à présent. Entre l’Asie et la Méditerranée orientale, le conteneur de 40 pieds coûte désormais 6 200 au lieu de 3 200 dollars.

Tensions dans la Mer Rouge : l’Algérie pourrait être concernée 

L’italo-suisse MSC, leader mondial du fret maritime de marchandises, en a fait de même. A partir du 1er janvier, l’opérateur applique un surcoût de 1.000 à 2.000 dollars par conteneur pour les traversées entre la Méditerranée et la péninsule arabique, l’Afrique de l’Est ou le sous-continent indien. Cette surcharge est destinée à compenser les frais du long détour par la pointe sud du continent africain au lieu de passer par la Mer Rouge et le canal de Suez.

En dépit de la mise en place d’une force internationale, plusieurs compagnies n’ont pas levé la suspension du passage de leurs navires par la zone. D’autant plus que le danger n’est pas écarté. Dimanche 31 janvier, un navire de la compagnie danoise Maersk a été touché par un missile tiré par les Houthis.

La hausse des tarifs concerne même les navires qui continuent à passer par le canal de Suez. Même s’ils ne font pas de détour onéreux par l’Afrique du Sud, ils sont touchés par la hausse des frais d’assurance.

Cette situation risque d’être à l’origine d’une poussée inflationniste mondiale. Elle rappelle les retombées de la crise sanitaire en 2020 sur les tarifs du fret maritime et par conséquent sur les prix de nombreuses matières premières et produits finis.

L’Algérie pourrait être impactée, du moins en ce qui concerne les produits en provenance d’Asie, principalement de Chine qui est son premier fournisseur depuis dix ans.

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