International

Tensions dans le Golfe : inquiétude sur la sécurité des voies maritimes du pétrole

La tension actuelle dans la région du Golfe avec les attaques d’origine inconnue contre les tankers risque d’avoir des répercussions immédiates sur le marché des hydrocarbures.

« Si ces eaux devenaient dangereuses, l’approvisionnement de l’ensemble du monde occidental pourrait être menacé », a alerté Paolo Amico, président de l’Association des pétroliers Intertanko, dans une déclaration à l’AFP.

Les experts évoquent la hausse des coûts d’assurance ce qui pourrait avoir des répercussions sur le prix du brut puisque les affréteurs des tankers seront obligés de« payer plus » la sécurité de leurs cargaisons.

Ce lundi 17 juin, le ministre saoudien de l’Énergie Khaled El Faleh a demandé « la protection » des voies maritimes. Mike Pompeo, secrétaire d’État américain, a déclaré, pour sa part, que les États-Unis s’engagent à « sécuriser » les routes maritimes dont le détroit d’Ormuz, à travers lequel passent 30 % de la production mondiale du pétrole, en prenant des « mesures diplomatiques et non diplomatiques », sans autres précisions. Il a accusé l’Iran d’avoir attaqué deux tankers (un pétrolier norvégien et un méthanier japonais), jeudi 13 juin 2019, dans la Golfe d’Oman. « Le président Trump fait tout éviter la guerre contre l’Iran », a-t-il tenté de rassurer.

La Grande Bretagne envoie des troupes

Selon Russia Today, le gouvernement britannique a décidé d’envoyer des renforts d’au moins 100 soldats dans la région du Golfe. Londres partage le point de vue de Washington sur « l’implication » de l’Iran dans les attaques contre les pétroliers et les méthaniers.

Le Comité Cobra, qui ne se réunit que pour les cas d’urgence, est convoqué, selon des médias britanniques, pour étudier la situation dans la région du Golfe. Téhéran, par la voie du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, a réagi en qualifiant « d’actes douteux » l’attaque à l’explosif contre deux tankers.

Abas Moussaoui s’est interrogé sur le fait que l’attaque de ces deux pétroliers « liés au Japon » s’est faite au moment même où le Premier ministre japonais Shinzo Abe se trouvait en Iran pour une visite officielle, la première d’un haut responsable nippon depuis la Révolution de 1979.

« Si l’Iran veut se battre… »

Tokyo veut jouer un rôle diplomatique pour apaiser la tension entre Washington et Téhéran, marquée notamment par l’envoi de troupes américaines dans la région du Golfe. « Personne ne veut une guerre. Il faut à tout prix éviter le crépitement des armes. La paix et la stabilité au Moyen-Orient sont indispensables à la prospérité non seulement de cette région, mais du monde entier », a soutenu Shinzo Abe. Le Japon dépend en grand partie pour ses besoins en hydrocarbures de la région du Golfe.

Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif a accusé les « 4B » d’alimenter les troubles dans la région et de torpiller les efforts d’apaisement : Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien Mohammad Bin Salmane, prince héritier saoudien, Mohammad Ben Zayad, prince héritier émirati, et John Bolton, conseiller à la sécurité nationale américain.

John Bolton est, selon les médias américains, obsédé par « la menace » iranienne poussant le président Donald Trump à poster, en mai 2019, un tweet à la tonalité cow boy : « Si l’Iran veut se battre, ce sera la fin officielle de l’Iran. Ne menacez plus jamais les Etats Unis ». John Bolton, un rescapé de l’administration de George W. Bush, est soupçonné, par les cercles progressistes américains, de vouloir créer « une confrontation militaire directe » avec l’Iran, au nom du principe de « la guerre préventive ».

Les plus lus