L’Algérie a entamé officiellement, mardi 2 janvier, son mandat de deux années de membre élu du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Les premières déclarations de l’Algérie en cette qualité qui ont été lues par son représentant à l’ONU Amar Bendjama concernent le guerre à Gaza, les tensions en mer Rouge et le Sahara occidental.
Le diplomate algérien a réaffirmé la détermination de l’Algérie à contribuer activement à la mission du Conseil qui est de « préserver la paix et la sécurité internationales, tout en œuvrant à renforcer le multilatéralisme et à défendre le principe du règlement pacifique des conflits ».
« L’Algérie sera la voix des peuples opprimés et sous domination coloniale pour réaliser leur droit à l’autodétermination », a dit l’ambassadeur algérien, qui a dénoncé « les ignobles crimes de guerre » commis contre « le peuple palestinien sans défense », réaffirmant que la question palestinienne sera la « priorité absolue » de l’Algérie pendant son mandat.
L’ambassadeur a ajouté que l’Algérie « œuvrera à mettre fin au génocide dont est victime le peuple palestinien tout comme elle exigera un cessez-le-feu immédiat et permanent et l’engagement dans un processus de règlement pacifique ».
Dans son allocution devant les membres du Conseil de sécurité, Amar Bendjama a évoqué l’autre crise corollaire au conflit palestinien, celle de la navigation maritime en Mer Rouge qui a, a-t-il souligné, « des retombées importantes sur la sécurité économique et maritime dans la région et au-delà », puisque cette zone constitue un passage essentiel pour le commerce mondial et 15% des activités maritimes internationales y transitent.
Les Houthis attaquent depuis le 19 novembre dernier en Mer Rouge et dans le golfe d’Aden les navires ayant un lien avec Israël, contraignant de nombreuses compagnies mondiales à suspendre le passage de leurs navires par le canal de Suez, optant pour un détour par l’Afrique du Sud. Cette situation a fait flamber les tarifs du fret maritime avec comme probable conséquence une poussée inflationniste mondiale.
Mer Rouge : l’Algérie estime que la sécurité de la navigation incombe aux Etats riverains
« La protection de la navigation maritime en Mer Rouge revêt une grande importance pour le monde entier. De ce fait, il faudra analyser les derniers développements dans la Mer Rouge dans un cadre régional global », a suggéré l’ambassadeur algérien qui a rappelé que toute la région traverse « une période difficile faite d’absence de stabilité avec la probabilité de l’aggravation du conflit sur le plan régional à tout moment ».
Il est impératif de ce fait de « faire preuve de retenue et d’éviter l’escalade des tensions afin d’empêcher le déclenchement d’un conflit régional aux conséquences incontrôlables », a-t-il ajouté.
Le 18 décembre, les États-Unis ont annoncé la mise en place d’une force multinationale composée d’une dizaine de pays pour sécuriser la navigation maritime en Mer Rouge. Cette force est d’ores et déjà opérationnelle.
Tout en faisant remarquer qu’il y a « des signaux positifs » au Yémen à travers les efforts de l’Envoyé spécial, l’ambassadeur de l’Algérie a appelé à « éviter toute mesure susceptible de mener à l’escalade » dans ce pays et « saper les efforts que fournit l’Envoyé spécial ».
Plus clairement, Amar Bendjama a rappelé que la responsabilité de la garantie de la sécurité maritime « incombe aux pays côtiers riverains » qui sont mieux disposés à accomplir une telle mission.
L’instance créée par les Etats du Golfe et d’Afrique sur la côte de la Mer Rouge et le golfe d’Aden est « un cadre au service de la sécurité et des intérêts économiques dans cette zone maritime stratégique », a-t-il indiqué.
« Tout effort collectif auquel ne participe pas activement l’Etat côtier concerné ne sera pas suffisant et ne permettra pas de réaliser les résultats escomptés », a mis en garde le représentant de l’Algérie, soulignant la nécessité d’une « compréhension du contexte historique et géographique » pour le traitement des « causes profondes qui entravent la sécurité maritime ».
Selon l’ONU, « environ 18 transporteurs maritimes ont déjà décidé de dérouter leurs navires autour de l’Afrique du Sud afin de réduire (le risque) d’attaques » en mer Rouge.
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