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Titre de séjour : des tests de langue française jugés trop difficiles

Titre de séjour : des tests de langue française jugés trop difficiles

Par lefebvre_jonathan / Adobe Stock
Un titre de séjour français.

Les choses se compliquent de plus en plus pour les étrangers demandeurs de titre de séjour ou de naturalisation en France. Ils sont désormais tenus de justifier d’un niveau élevé en langue française.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a signé, le 2 mai dernier, une circulaire qui complique davantage la régularisation et la naturalisation des étrangers en France, rappelle le média français Le Nouvel Obs.

Ainsi, outre plusieurs années de présence sur le territoire français, un travail stable et un logement, les étrangers demandeurs de titre de séjour ou de nationalité française doivent aussi désormais attester d’une maîtrise avancée de la langue française.

Bien que la maîtrise de la langue ait toujours été un critère dans le processus de la régularisation, le barème a été revu à la hausse par la Loi immigration 2024 que vient confirmer la récente circulaire signée par Retailleau.

Tests de maîtrise de la langue : la barre a été mise trop haut

Ainsi, à partir du 1er janvier 2026, au plus tard, les demandeurs d’un titre de séjour avec une validité de 2 à 4 ans doivent justifier d’un niveau B2 en français, soit celui du brevet des collèges. Il suffisait pourtant d’avoir le niveau B1 avant la nouvelle Loi immigration.

Pour les demandeurs d’un titre de séjour de 10 ans, ils doivent quant à eux justifier d’un niveau de langue B1, soit celui d’un lycéen en France. Pour la naturalisation, les candidats doivent prouver un niveau B2, soit un niveau d’études supérieures.

Selon Pascal Brice, président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) et ancien directeur de l’Office français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra), cité par Le Nouvel Obs, on est face à « une logique de multiplication des obstacles et d’exclusion ».

Ce militant juge les examens, payant de 130 à 200 €, « excessifs et discriminants ». C’est ce que confirme le Nouvel Obs, qui a fait passer le test B2 (celui dédié pour les candidats à la naturalisation) à une trentaine de volontaires, des Français et des étrangers, diplômés et non-diplômés.

Des tests trop durs et des questions pièges

Bien que certains aient réussi le test de justesse, tous l’ont trouvé stressant. « Je l’aurais probablement raté si je l’avais passé en anglais », indique Simon, 27 ans, BAC +5. « La France ne veut pas de gens comme nous », a lâché quant à elle Alzira, femme de ménage portugaise vivant à Paris depuis 30 ans, ayant quitté la salle d’examen en sanglots.

Les tests sont constitués de trois épreuves collectives (compréhension écrite, compréhension orale et production écrite) ainsi que d’une épreuve orale individuelle. Les candidats ont devant eux entre une heure quarante et deux heures trente. Pour ne rien arranger aux choses, une note de 5/25 est éliminatoire.

Tirées d’un test B2, certaines questions donnent un avant-goût de la difficulté de cet examen. « Quel est le rythme de vie des sportifs professionnels ? A/Ils se lèvent tôt. B/Ils dorment beaucoup. C/ils font une sieste l’après-midi ». La réponse est B ! Une réponse, pour le moins, contre-intuitive.

« Même pour des diplômés, ces examens n’ont rien d’évident. Mais pour la plupart des personnes en processus de régularisation, c’est hors de portée…, Beaucoup, aujourd’hui, ont peur de perdre leur titre de séjour », confie un jeune ivoirien qui cherche à être régularisé.

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