Bien que certains étrangers soient présents en France de manière régulière et depuis plusieurs années, ils trouvent du mal à finaliser le renouvellement de leur titre de séjour.
Une situation que vivent notamment de nombreux ressortissants étrangers au niveau de la préfecture de Caen, ou les retards enregistrés dans le renouvellement de certains titres de séjour exposent les demandeurs à plusieurs risques, notamment celui de se retrouver en situation irrégulière et de perdre loyer et emploi, relate Ouest-France.
Sans titre de séjour, il vit aux crochets de son fils
Bien que né au Nord-Pas-De-Calais, Abdellah est l’un des étrangers infortunés qui n’arrivent pas à renouveler leur titre de séjour. A 58 ans, il se retrouve à vivre « aux crochets de son fils » et « avec 2.224 € de loyers impayés ».
Ce ressortissant marocain ne peut plus travailler depuis l’expiration de son titre de séjour. Il dévoile qu’il a envoyé sa demande de renouvellement via le site de l’ANEF en novembre 2023. Depuis, il a reçu deux récépissés de six et trois mois, puis plus rien.
Abdellah confie qu’il se sent « pris en otage ». Il ne peut même pas s’enquérir de l’avancement de son dossier en préfecture. Tout ce qu’il peut faire c’est se connecter au site de l’ANEF qui affiche toujours le message « dossier en cours d’instruction ».
Même avec des promesses d’embauche, elle n’arrive pas à renouveler son titre de séjour
Même son de cloche chez Anaïs, une Tchadienne de 56 ans qui attend le renouvellement de son titre de séjour depuis 2022. Elle a fait les démarches à trois reprises, obtenu un premier récépissé de 6 mois, un autre de trois mois, puis plus rien.
Maman de quatre enfants, elle se retrouve désormais sans ressources et sans le droit de travailler. Même en obtenant deux promesses d’embauche, cela n’a pas accéléré le processus de renouvellement de son titre de séjour.
Comme Anaïs et Abdellah, il y a de plus en plus d’étrangers qui viennent se plaindre dans les bureaux élus locaux. « Est-ce qu’on se met une seconde à la place de ces gens ? », dénonce d’une seule voix les conseillers départementaux du Calvados, Edith Heuzé, Antoine Casini et Martine Kerguélen, cités par Ouest-France.
La préfecture promet d’accélérer les choses
Contactée par le même média, la préfecture de Caen explique qu’elle a enregistré « une hausse de 27 % des demandes de titres de séjour entre 2021 et 2024 », soit pendant la période où a été lancée la plateforme de l’ANEF et la procédure dématérialisée.
Les services de l’Etat indiquent que le passage à la procédure dématérialisée a eu « un impact au sein des services de l’immigration qui ont dû repenser leurs modes de fonctionnement et surmonter des bugs informatiques ».
La préfecture, qui a aussi connu des problèmes de personnel, se dit prête à « renforcer ses effectifs au second semestre ». Le service de l’Etat s’apprête également à lancer deux « opérations de déstockage ». Une démarche qui vise à traiter prioritairement les renouvellements de titres dits « salariés ».