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Transition politique : les principales propositions

Transition politique : les principales propositions

La sortie de l’impasse politique actuelle paraît compliquée compte tenu de la crise de confiance, du refus de la rue des solutions proposées par le pouvoir et du souci de l’armée de ne pas s’éloigner de la voie constitutionnelle.

À l’absence de candidats de poids pour l’élection présidentielle du 4 juillet 2019 s’ajoute à la confusion et à l’incertitude puisque ce scrutin risque d’être reporté dans des formes qui restent à déterminer.

Concrètement, il existe sur la scène politique plusieurs formules et instruments différents qui se rejoignent dans l’idée de régler la crise, rétablir la confiance et relancer l’action des institutions de l’État.

Certains penchent pour une période de transition, d’autres pour l’organisation de l’élection présidentielle et d’autres encore pour un processus profond de changement de régime politique.

Ceux qui plaident pour « la période transition politique »

À leur tête, il y a désormais l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM), autorité morale respectée par tous, qui a appelé à élaborer une feuille de route à travers une conférence nationale aux fins de répondre aux revendications populaires « dans les plus brefs délais » et permettre aux institutions de l’État de « poursuivre normalement leur action dans le cadre d’une vision nationale complémentaire ».

L’ONM propose le cautionnement ou l’élection d’une personnalité nationale ou d’une instance regroupant plusieurs personnalités « qui supervisent la direction de l’étape de transition pour une durée maximale d’une année ». Au cours de cette période, une commission indépendante chargée de la supervision des élections et un gouvernement de technocrates seront désignés.

Ali Benflis, président de Talaie Al Hurriyet, propose la tenue d’un dialogue « aux objectifs clairs » pour dégager « dans les meilleurs délais » une solution politique consensuelle « qui répond aux aspirations du peuple et qui évite au pays un vide constitutionnel, politique et institutionnel aux conséquences imprévisibles ».

Le succès du dialogue dépend, selon lui, de la qualité des participants qui doivent être crédibles et qui recueille « l’assentiment populaire ». « La partie invitante à ce dialogue doit être d’une autorité morale et politique incontestable, irrécusable », a-t-il exigé.

Le dialogue doit aboutir, selon Ali Benflis, à l’adoption d’un plan global pour régler la crise et assurer au pays « une continuité institutionnelle transitoire jusqu’à l’élection du prochain président de la République avec, notamment, la création d’une instance indépendante pour l’organisation des élections ».

« La conférence » ou « la rencontre » nationale comme point de départ de la transition

Les partis, syndicats et personnalités regroupés au sein des Forces du changement proposent, comme l’ONM, l’organisation d’une rencontre nationale pour débattre des solutions à la crise politique. Les FC ont annoncé avoir installé cette commission, fin avril dernier, pour préparer cette rencontre avec la participation de « tous les acteurs de la société ».

Elle doit instituer une courte période de transition avec la désignation d’une instance présidentielle composée de personnalités nationales connues pour « leur crédibilité, probité et compétence ».

Le FFS n’est pas loin de cette idée puisqu’il propose la tenue d’une « conférence nationale de concertation et de dialogue » pour élaborer « un pacte politique consensuel » qui devra préciser « les contours du processus de transition démocratique » pour régler la crise politique. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), comme les autres partis de l’opposition, est favorable à la tenue d’une élection mais sans les figures du système, autrement sans Abdelkader Bensalah, Noureddine Bedoui et Moad Bouchareb.

Le parti propose la désignation d’une personnalité consensuelle « approuvée par le hirak » à la tête du Conseil constitutionnel avant la démission du chef de l’État par intérim. Le président du Conseil constitutionnel continuera après à gérer le pays et préparer les conditions nécessaires à la tenue de l’élection présidentielle. L’élection prévue le 4 juillet doit, selon le MSP, être reportée de six mois.

L’Assemblée constituante comme solution pour le PT

Le RCD est favorable à une courte transition de rupture avec le départ du chef d’État par intérim, le Premier ministre et la dissolution des deux chambres du Parlement. Le parti propose l’élection d’une instance présidentielle provisoire qui désignera un gouvernement de « salut national » pour gérer les affaires courantes et préparer les conditions pour la création d’une instance nationale indépendante pour l’organisation des élections.

Le Parti des travailleurs (PT) propose l’élection d’une Assemblée constituante pour gérer la période de transition aux fins de « répondre à la volonté du peuple qui veut changer le système », de concrétiser « la souveraineté populaire », d’aller vers « la refondation politique et institutionnelle » et élaborer une nouvelle Constitution, « issu d’un large débat national, d’une large délibération nationale ». D’après cette vision, l’organisation d’une élection présidentielle n’est pas une priorité.

Ceux qui privilégient le retour rapide à l’élection présidentielle

Les partis de l’ex-Alliance présidentielle sont favorables à la tenue de l’élection présidentielle. Le RND estime qu’il est nécessaire d’organiser l’élection présidentielle afin « de sortir de la situation actuelle et aller vers une étape de réformes radicales ». Abdelmadjid Menasra, ex-président du MSP et du Front du changement, s’attend à ce que la présidentielle du 4 juillet soit reportée. Il propose alors l’organisation d’un dialogue politique pour préparer les conditions favorables d’une nouvelle consultation dans les 90 jours qui suivent la date du 4 juillet avec la révision de la loi électorale et l’installation d’une instance indépendante pour organiser le scrutin.

Menasra estime que les responsables rejetés par la population doivent partir comme préalable à ce processus politico-électoral. Le FLN est, lui, contre toute idée de transition politique. « Ce sont des périodes qui ont démontré leur inefficacité et leur dangerosité dans plusieurs pays. Une transition politique signifie l’absence de la force de la loi et celle de la Constitution. C’est une période dont les retombées sont imprévisibles. Nous soutenons avec force et conviction l’institution militaire qui n’a pas voulu emprunter cette voie à l’issue incertaine (Au FLN, nous sommes en faveur d’un dialogue constructif, d’une solution dans un cadre constitutionnel. Nous plaidons pour une innovation dans le cadre constitutionnel », a déclaré Mohamed Djemai, secrétaire général du FLN, dans une précédente interview à TSA.

Le FLN approuve toutefois le report de l’élection présidentielle pour permettre l’installation d’une instance indépendante pour « l’organisation et la supervision » des élections et la révision de la loi électorale. « Il faut trouver des mécanismes pour organiser des élections conformément aux exigences du mouvement populaire », a plaidé le SG du FLN.

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