Économie

Un article d’opinion publié par le Financial Times appelle l’UE à soutenir l’Algérie

Un article d’opinion publié, ce lundi 17 février, sur le journal britannique Financial Times appelle à un « changement radical » et au « soutien actif de l’UE » pour éviter à l’Algérie de « devenir le prochain Etat en déliquescence ».

« Avec une frontière désertique de 1500 km avec la Libye et le Mali et une situation économique qui empire en raison de la baisse de la production pétrolière et du manque d’investissement, le pays a besoin d’un changement radical et du soutien actif de l’UE s’il ne veut pas devenir le prochain État en déliquescence », affirme Nick Butler, professeur au King’s College de Londres.

« Le premier pas pour éviter cela s’est produit début février avec la nomination de Toufik Hakkar en tant que nouveau PDG de Sonatrach, qui est la principale source de revenus publics du pays », estime l’auteur de l’article.

« M. Hakkar fait face à des défis intimidants. Il doit se débarrasser des allégations de corruption qui ont affecté l’entreprise ces dernières années, stopper la chute de la production de pétrole et de gaz, attirer de nouveaux investissements étrangers et développer de nouveaux marchés, en particulier pour le gaz naturel – le tout dans le contexte de la chute des prix du pétrole et du gaz », explique M. Butler.

« Si M. Hakkar échoue dans ces tests, l’Algérie pourrait entrer dans une spirale de déclin, avec une baisse des revenus, un exode accéléré des talents et des risques sécuritaires induits par les troubles civils », anticipe-t-il, considérant en outre qu’un « programme de réformes mérite le soutien actif de l’UE ».

« L’Algérie a le potentiel de fournir à l’Europe une énergie à faible coût, mais il est encore plus important de stabiliser un pays qui, en cas de problème, pourrait être à l’origine d’un grand nombre de migrants économiques », affirme Nick Butler.

« Certains des changements nécessaires sont entre les mains de M. Hakkar », estime l’auteur de l’article, précisant que le PDG de Sonatrach « peut forcer la réforme de Sonatrach et améliorer sa réputation, en attirant peut-être une partie des talents perdus et des investisseurs manquants ».

« Mais il a également besoin du soutien total du nouveau gouvernement d’Alger et de l’UE », nuance M. Butler. « La région peut sembler éloignée des préoccupations de Bruxelles. Mais la négligence pourrait permettre à la situation de se détériorer, avec de graves conséquences pour la région et au-delà », conclut-il.

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