Politique

Un autre « B » devrait partir cette semaine : le pouvoir poursuit son plan

Le FLN tiendra, mardi 23 avril, une réunion de son comité central. La wilaya d’Alger vient d’octroyer l’autorisation pour la tenue de la session à Djamel Ould Abbès en sa qualité de « secrétaire général du parti ».

À l’ordre du jour, l’élection d’un nouveau secrétaire général qui signifiera la fin de mission pour l’instance provisoire mise en place en novembre dernier suite à la vraie-fausse démission du même Ould Abbès.

En réalité, c’est plus qu’un épisode de l’interminable feuilleton des intronisations et destitutions qui rythment la vie du vieux parti qui se jouera lors de cette session peu ordinaire. Il s’agira d’une manœuvre supplémentaire dans le bras de fer qui oppose le pouvoir et le peuple depuis le 22 février.

Mardi prochain, Mouad Bouchareb devra céder les clés du FLN, mais pas seulement. Il verra aussi le lancement du processus de sa destitution de son poste de président de l’APN. Il est en effet question que le comité central lui retire la couverture politique, un peu comme cela avait été fait pour son prédécesseur Saïd Bouhadja.

Avec le départ de Mouad Bouchareb du perchoir de la chambre basse, le pouvoir aura ainsi donné l’illusion d’une énorme concession au mouvement populaire en sacrifiant un deuxième des « quatre B » décriés par la rue. Mais de tous les gestes du pouvoir, le « sacrifice » de Bouchareb serait celui qui s’apparenterait le plus à une supercherie. Car sur les pancartes brandies par les manifestants chaque vendredi depuis le départ de Bouteflika, il a toujours été question de trois B et non de quatre.

Si les Algériens ont réclamé le départ d’Abdelkader Bensalah, Noureddine Bedoui et Tayeb Belaïz, c’est à cause des postes clés qu’ils occupent et du risque qu’ils font peser sur la transition. Mouad Bouchareb, lui, n’aura aucune emprise sur cette période cruciale, que ce soit en tant que chef du FLN ou président de l’APN. Son éphémère carrière est déjà derrière lui et il lui sera difficile de « rêver » d’un avenir politique. Il est même à se demander si l’ajout de son nom à la liste des indésirables n’a pas été inspiré par ceux qui comptent faire de son départ un énorme pas en avant.

Quoi qu’il en soit, la stratégie du pouvoir ne fait que se décliner davantage. Faire chaque semaine un semblant de concession et attendre que l’épuisement et la lassitude fassent leur œuvre. Après Tayeb Belaïz qui a quitté la semaine passée le Conseil constitutionnel et Mouad Bouchareb dont le sort semble scellé, le prochain à faire les frais de la fausse générosité du pouvoir pourrait être le Premier ministre Noureddine Bedoui.

Trois B sur quatre dégommés, personne ne pourra crier à l’entêtement. Abdelkader Bansalah resterait alors chef de l’État par intérim pour toute la durée de la transition qu’il pourra gérer avec les remplaçants des autres B qui devraient être, à l’image de Kamel Feniche qui a pris la place de Belaïz, des personnages pas trop impliqués politiquement avec le pouvoir mais pas forcément des opposants de la première heure. C’est la garantie que le pouvoir ne semble pas prêt à sacrifier.

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