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Un groupe d’experts appelle à mettre en place un visa d’urgence aux journalistes

Un groupe d’experts appelle à mettre en place un visa d’urgence aux journalistes

Un groupe d’experts juridiques mandaté par les gouvernements du Royaume-Uni et du Canada, a publié un rapport dans lequel les experts appellent à la mise en place d’une réglementation permettant de délivrer des visas d’urgence aux journalistes fuyant leur pays d’origine suite à des menaces et de bénéficier du droit d’asile.

Le « groupe d’experts juridiques de haut niveau sur la liberté des médias » est présidé par l’avocat britannique Can Yeğinsu et compte entre autres dans ses rangs la célèbre avocate Amal Clooney. « Ce dont on parle ici, dans la grande majorité des cas, sont des journalistes qui sont sous menace immédiate et doivent être placés, souvent temporairement, en sécurité jusqu’à ce que la menace contre eux se calme », a expliqué Can Yeğinsu, cité par Voice of America.

« Chercher refuge à ce moment-là est le seul moyen pour ces journalistes d’éviter un certain nombre de torts très graves : kidnappings, disparitions forcées, détentions arbitraires, violences ou même des assassinats », précise l’auteur du rapport.

Le rapport est soutenu par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression, le Rapporteur spécial sur la liberté d’expression de la Commission interaméricaine, l’Institut des droits de l’Homme de l’Association internationale du barreau ainsi que toutes les grandes organisations non gouvernementales internationales œuvrant pour la promotion de la liberté des médias, à l’image du Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

« Les États devraient introduire un visa d’urgence spécifique aux journalistes: ce serait le moyen le plus efficace (et fondé sur des principes) de surmonter les obstacles actuels que les journalistes menacés rencontrent avec les voies d’immigration existantes », recommande le rapport.

« Ce visa ne serait pas différent d’un type de voie humanitaire déjà proposé par certains États tels que l’Allemagne, la Norvège, la Suisse et les États-Unis. Le visa d’urgence proposé devrait être accordé aux journalistes qui présentent une ‘’demande admissible’’ d’exposition à un risque réel de préjudice grave ou à une crainte fondée de persécution », précise le rapport.

Le rapport met également en évidence la manipulation politique du système de notice rouge (mandat d’arrêt, NDLR) d’Interpol et recommande des garanties plus strictes avant de publier des mandats contre les journalistes, fait savoir le CPJ.

« Interpol devrait exiger des États qui souhaitent publier une notice rouge de préciser si l’objet de la notification sollicitée est un journaliste et, dans l’affirmative, Interpol devrait procéder à une solide évaluation au titre de l’article 3 concernant cette personne avant de prendre une décision sur l’opportunité de publier ou non le mandat », recommande le rapport.

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