Politique

Un parfum de scandale à l’Assemblée nationale (APN)

Un député de la communauté algérienne à l’étranger est au cœur d’une polémique après qu’il eut été découvert qu’il a servi dans la Légion étrangère de l’armée française en tant qu’infirmier.

Cette histoire rocambolesque a été relatée par El Khabar, dans son édition du samedi 16 avril. Selon le journal, l’administration de l’Assemblée a empêché, mercredi dernier, le député en question élu sous la bannière du Front national algérien (FNA) de Moussa Touati, d’accéder à l’hémicycle du boulevard Zighout Youcef. Selon nos sources, il s’agit de Mohamed Bekhadra.

Le quotidien relate que le parlementaire mis en cause aurait tenté de se défendre auprès de la Commission juridique de l’Assemblée nationale populaire.

Les faits remontent au début de la semaine dernière lorsqu’un dossier « explosif » a atterri dans le bureau de l’APN, a rapporté El Khabar, ajoutant que le dossier concerne un député qui n’aurait pas fourni des informations concernant son engagement dans la Légion étrangère de l’armée française.

C’est dans ce cadre, ajoute le quotidien arabophone, que le député a participé à des missions à l’étranger notamment dans les pays africains où l’armée française est présente militairement.

De par sa participation aux missions de l’armée française, le légionnaire peut prétendre à la nationalité française après trois années d’exercice. El Khabar précise que des présidents de groupes parlementaires de l’APN ont interpellé, mardi dernier, le ministre de la Justice, Abderrachid Tebbi, au sujet d’une levée de l’immunité parlementaire et incompatibilité avec le mandat parlementaire.

La Haute autorité de surveillance des élections n’a rien vu

Le député mis en cause tient à son immunité parlementaire, a précisé El Khabar. Et d’ajouter que malgré le soutien de la part de collègues mettant en avant un « complot », le parlementaire court le risque d’être déchu de son titre au titre des articles 126 et 127 de la Constitution.

Les soutiens du député affirment que leur collègue « est victime d’un règlement de comptes de parties qu’il avait prises pour cible dans son intervention à l’hémicycle en septembre dernier à l’occasion des débats sur le plan d’action du gouvernement, en s’attaquant à l’un des consuls » d’Algérie en France, relate El Khabar.

Le journal s’interroge sur la responsabilité de la Haute autorité de surveillance des élections qui n’a pas pu déceler « cette faille » durant l’examen des dossiers de candidatures à l’APN.

La même interrogation vaut aussi pour le parti sous la bannière duquel le député mis en cause a été élu. Interrogé par El Khabar, le président du FNA, Moussa Touati, a mis en avant la responsabilité de l’administration qui a validé le dossier du candidat « surtout qu’il est connu dans sa région ».

Moussa Touati a reconnu que son parti a commis « une erreur » en acceptant le dossier de candidature, tout en précisant que le candidat a été « appuyé par des cadres » du FNA.

« Il n’est pas militant au sein du parti et il n’a aucune attache avec nous. Il n’exprime pas nos positions, il a des idées qui ne représentent pas notre parti », a argué Touati dans sa déclaration à El Khabar.

Et d’ajouter qu’il a tenté d’entrer en contact avec le député sans succès, tout en expliquant que ce dernier courait derrière des intérêts personnels en nourrissant l’ « ambition d’accéder à un poste politique prestigieux ». Le président du FNA se démarque du député et annonce qu’il ne s’opposera pas à toute mesure disciplinaire à son encontre.

Nos tentatives de joindre le député incriminé et la direction de l’APN sont restées vaines.

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