Économie

Un patron réclame un moratoire sur la fiscalité et le crédit bancaire pour sauver les entreprises

Le président du Cluster mécanique de précision, Adel Bensaci, a plaidé, ce jeudi en faveur d’un moratoire pour les entreprises qui rencontrent difficultés en matière de recouvrement de leurs créances.

« Nous sommes en pleine crise notamment de liquidités et toutes les entreprises qui ont fait des investissements lourds, que ce soit dans la sous-traitance industrielle ou dans l’agroalimentaire, sont en train de souffrir et je pense qu’à travers ce moratoire sur la fiscalité et sur le crédit bancaire, nous pouvons préserver des milliers d’emplois », a-t-il expliqué sur les ondes de la Chaine III.

Selon lui, le non-paiement des créances menace la pérennité des entreprises, puisque « 80% du taux de mortalité des PME sont dus au défaut de paiement ».

« Ces créances sont actuellement détenus majoritairement auprès de l’État en tant que premier donneur d’ordre tous secteurs confondus », explique Adel Bensaci qui regrette qu’il y ait un cadre réglementaire qui n’est pas appliqué.

Ce défaut de paiement est « structurel » estime Bensaci qui souligne que cette problématique (des créances) existe « depuis des années ». « L’État algérien à travers ses entreprises économiques n’a jamais fait défaut, c’est un problème de délai. Le temps économique entre l’administration et le secteur commercial privé n’est pas le même. Le temps de l’entreprise est beaucoup plus court et six mois de règlement c’est trop long pour une PME ou une TPE », relève-t-il.

Il juge par ailleurs insuffisants les avantages accordés aux PME notamment dans la loi de finances 2020.

« Il y a une course à la création de PME alors qu’on ne regarde pas le tissu existant. Actuellement, nous sommes au bord d’une crise et pour protéger nos PME il faut aller au-delà des mesures prises pour faciliter et encourager l’investissement », a souligné M. Bensaci dont l’entreprise a fourni des pièces à l’Airbus A 380.

Il estime que l’investissement ne peut se faire que « dans un cadre apaisé où la confiance est de retour ».

« Actuellement, dans cette phase de transition je pense qu’il faut consolider nos acquis à travers la préservation et la sauvegarde des emplois », a-t-il appuyé, en ajoutant que le cluster mécanique de précision a proposé au ministère de l’Industrie un certain nombre de recommandations « qu’il s’agit de faire à court terme ».

Adel Bensaci a parlé également de l’ouverture de certains secteurs stratégiques comme l’énergie en facilitant l’accès aux marchés pour les PME. Et aussi de l’accompagnement de ces PME dans la politique de transition énergétique qui est en train d’être mise en place.

« Le pragmatisme veut que nous défendions les PME existantes et qu’on leur permette d’accéder à leur marché et de leur permettre d’agir librement notamment en termes de gestion, avec beaucoup plus de transparence et de confiance entre l’entreprise et l’administration ».

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