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Un sénateur dénonce la « république autonome de Sonatrach » (Vidéo)

Un sénateur dénonce la « république autonome de Sonatrach » (Vidéo)

Le sénateur Abdelouahab Benzaim monte de nouveau au créneau, pour jeter un gros pavé dans la mare de Sonatrach, qu’il qualifie de « République autonome« , où règne l’opacité la plus totale.

Cette fois, pour dénoncer la gestion de Sonatrach devant le ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, venu écouter et répondre aux questions des membres du Conseil de la nation, ce jeudi 18 février.

Ce que dénonce le sénateur n’est pas banal. Entre autres, l’opacité qui entoure selon lui l’octroi de contrats de prestations de services, comme le gardiennage.

« La société a une armée d’agents de sécurité des sociétés privées, avec un budget spécial que personne ne contrôle », dit-il, estimant que cet argent doit revenir aux éléments de l’ANP, « seule garante et gardienne de Sonatrach et des puits de pétrole ».

Benzaim va plus loin et estime qu’en fait, la compagnie pétrolière fonctionne comme une « république autonome », où règne l’opacité la plus totale.

« Des navires propres en Algérie et à l’étranger, une flotte aérienne propre (Tassili), des ambassadeurs extraordinaires payés en dinars et en devises » et, « plus étonnant encore, un drapeau qui flotte aux côtés de l’emblème national sur les bâtiments de la société ».

Par-dessus tout, affirme le sénateur, « une loi sur les hydrocarbures taillée pour Sonatrach a été votée fin 2019 à la dernière minute avant l’élection présidentielle du 12 décembre », « une loi passée par le Parlement et qui lui octroie le droit de fixer elle-même les montants des impôts qu’elle paie, sans possibilité de contester ses décisions ». « Aucune institution, ni même le Parlement, ne peut contrôler ses comptes », dénonce-t-il.

Abdelouahab Benzaïm évoque aussi devant le ministre de l’Énergie ce qu’il considère comme des passe-droits dans l’emploi au sein de la plus grande entreprise algérienne.

« Les chances de travailler à Sonatrach sont inexistantes pour le commun des Algériens »

« La colère des chômeurs et des étudiants est due au fait que les chances de travailler à Sonatrach sont inexistantes pour le commun des Algériens. Ses responsables emploient qui ils veulent, quand ils veulent et au salaire qu’ils veulent. Que les prix de pétrole montent ou descendent, les salaires à Sonatrach sont toujours les mêmes, ainsi que les avantages royaux. On nous disait que la production a baissé, mais les salaires ont augmenté. Toutes les franges du peuple demandent à travailler à Sonatrach et c’est un droit pour tous les enfants du peuple, notamment les enfants du Sud », assène-t-il.

Au ministre de l’Énergie, il demande de faire des propositions au président de la République afin de remédier à cette situation. « Rapportez-lui toutes les vérités, présentez-lui une nouvelle stratégie, une nouvelle loi sur les hydrocarbures, une loi qui permet une équité pour tous dans l’emploi, une nouvelle grille de salaires, des propositions pour rendre justice aux gardiens et aux simples employés, proposez la révision des contrats des prestataires », dit-il.

Dans sa réponse, M. Attar n’a pas récusé en bloc ces griefs, reconnaissant même que le sénateur a raison sur certains points. Actuellement, Sonatrach « fait tout et pas de la meilleure des manières » et elle doit revenir à ses cinq missions principales : l’exploration, la production, la transformation, le transport et l’exportation, a concédé le ministre.

Quant aux doléances exprimées à l’attention du président de la République, Attar a promis qu’elles « arriveront à destination« .

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